Le cri, l’anichinabé, l’ojibwé, le mohawk, l’innu, l’abénaquis : il s’agit d’autant de langues en voie de disparition, au grand dam de leurs locuteurs, les Premières Nations du Canada. Au pays, 60 langues autochtones sont recensées, et elles sont toutes menacées, sauf l’inuktitut, selon Patrimoine canadien et l’UNESCO. Philippe Charland, chargé de cours en Histoire et enseignant de la langue abénaquise à l’organisme Montréal autochtone, souligne à quel point il peut être difficile d’enseigner une langue pour laquelle il existe très peu de traces écrites. «Ce n’est pas facile de se renseigner. Il faut puiser dans des ouvrages anciens. […] Les Jésuites ont fait différents dictionnaires en abénaquis, mais la langue a évoluée depuis», explique M.