Chronique de la négo : Une sixième séance, un deuxième petit pas


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Dans cette chronique du Comité de négociation, vous trouverez : plus de détails sur la séance du 9 mai dernier ainsi qu’un avant-gout de ce qui s’en vient en mai-juin, toujours en termes de négociation des conditions de travail liées à l’enseignement en ligne (EEL).

Suivi de la dernière séance de négo

Cette séance a eu lieu le 9 mai, journée de parution de l’infolettre. Voici davantage de détails, en complément au résumé de notre vice-président à l’information. Trois sujets ont été discutés : l’évaluation des enseignements, la représentation à différents comités et la surcharge.

Évaluation : sur ce plan, nous sommes parvenus à un libellé satisfaisant pour les deux parties. Dorénavant, l’employeur devra prendre en compte tout enjeu raisonnable lié à l’enseignement en ligne avant d’utiliser les évaluations de l’enseignement en vue de la probation ou de mesures administratives.

Représentation : nous sommes loin de partager une compréhension commune sur les demandes des membres liées à la représentation. Les membres souhaitent pouvoir siéger sur tout comité institutionnel traitant de l’EEL, à hauteur de 50% du corps enseignant. Les personnes chargées de cours désirent également choisir elles-mêmes les personnes qui les représenteront. Il est à noter que ce n’est pas le cas présentement. Un grief a dû être référé en arbitrage, car l’employeur ne reconnait pas le gain de la dernière négo pour deux comités sur l’EEL. En ce moment, c’est donc la Direction qui sélectionne à notre place nos personnes représentantes et le comité patronal refuse que les choses changent à la suite de la présente négo. L’employeur soutient qu’il ne peut inscrire de tels éléments à notre convention collective, car c’est la Commission des études qui a les pleins pouvoirs en lien avec les comités institutionnels.

Surcharge : la majorité de la séance de négo a été consacrée à une présentation étoffée sur les demandes des membres liées à la rémunération de la surcharge. Nous entendions sur plusieurs tribunes l’employeur répéter de ne pas nous inquiéter, que nous n’avons pas besoin de faire tant de revendications sur l’EEL, car l’UQAM n’a pas l’intention de devenir une autre TÉLUQ. En mettant en parallèle l’investissement en temps et argent entre les types de cours en ligne, nous avons souhaité dissiper toute confusion en clarifiant que ce n’était pas un comparable. Les cours quasi-autoportants comme à la TÉLUQ, en raison des moyens et de l’infrastructure impliqués, ne sont dans les cartons de personne à l’UQAM. Toutefois, des cours en ligne médiatisés, comme le font la plupart des autres universités, ce devrait être ce à quoi l’UQAM aspire pour offrir un enseignement de qualité.

Nous avons ainsi présenté un comparatif des clauses obtenues par d’autres syndicats de personnes chargées de cours, et même par les syndicats des profs de cégep, quant à la rémunération pour la conception de cours en ligne. Par exemple, aux universités Laval, de Montréal et du Québec à Rimouski, on obtient de 0,67 à 2 charges de cours pour préparer un cours en ligne (qu’on dit alors « médiatisé »). Même à l’UQAM, le projet-pilote entre 2017-2020 prévoyait l’équivalent d’une charge de cours et demi pour développer un cours en ligne. Nous avons ainsi démontré que ce n’est pas parce qu’ « on ne deviendra pas une 2e TÉLUQ » qu’on ne doit pas investir pour un EEL de qualité.

Nous avons ainsi illustré que la préparation d’un cours en ligne nécessite d’en donner les moyens en amont aux personnes chargées de cours. Il ne faut toutefois pas oublier la surcharge de travail lors du trimestre d’enseignement. À partir notamment de sondages réalisés par le SPPEUQAM au début de la négo ainsi que par la FNEEQ en 2021, nous avons notamment démontré que l’encadrement est beaucoup plus lourd lorsque les séances sont en ligne.  

Ce qui est à venir

La prochaine séance de négo est prévue le 28 mai. Le nouveau membre du comité patronal, Antoine Goutier, nous fera une présentation en lien avec l’enveloppe de charges. L’employeur doit également nous faire une contre-proposition sur notre demande d’interdire l’imposition de basculement de séances en ligne pour un cours en présence. Enfin, on discutera des modifications des Règlements des études no 5 et 8, comme cela affecte certaines des demandes des membres. Par exemple, la demande d’inscrire à la convention collective qu’il est au choix de la personne chargée de cours de tenir jusqu’à 4 séances en ligne dans un cours en présence.

L’employeur nous a également annoncé qu’il souhaitait déposer une offre globale, ce qui ajoute une séance de négo le 31 mai. Cela signifie qu’il nous fera un second retour sur l’ensemble de nos demandes. Selon la qualité de cette offre, nous pourrons évaluer l’opportunité d’ouvrir nos agendas pour trouver des dates additionnelles, en plus de la séance déjà convenue pour le 18 juin. Rappelons qu’à partir du 22 juin, nous négocierons automatiquement avec l’apport d’une personne conciliatrice du ministère du Travail. Dans tous les cas, nous souhaitons vous tenir au courant de la teneur de l’offre dès que possible. On se voit entretemps à l’assemblée générale du 29 mai !

Solidairement,

Votre comité de négociation,

Godefroy Desrosiers-Lauzon, Lorraine Doucet, Michel-Philippe Robitaille, Nancy Turgeon, vice-présidence à la convention collective, et Alexandre Coudé, conseiller syndical de la FNEEQ

Rapports précédents : 9 mai : Le syndicat présente, l’employeur écoute, 25 avril : aucune avancée, 28 mars : Parce qu’on a des droits, même en ligne, 29 février : La partie patronale réagit aux demandes du SPPEUQAM, 18 janvier : Première ronde de négo sur l’enseignement en ligne.