Chronique de négo


Classé dans : Négociation, Nouvelles des négociations, SPPEUQAM | 0

Aucune avancée

Une cinquième séance de négociation sur l’enseignement en ligne a eu lieu le 16 avril et six sujets y ont été abordés : l’imposition de séances en ligne, les évaluations des enseignements, la sous-traitance, la liberté universitaire, le comité paritaire et la médiatisation; malheureusement, aucune avancée n’a eu lieu.

En ouverture, l’optimisme de votre comité négo a été contrarié quand la partie patronale a renversé notre demande à l’effet de protéger la prérogative des personnes chargées de cours de décider quelle solution est la plus appropriée, dans un cas exceptionnel empêchant la tenue d’une séance en présence. L’employeur a plutôt déposé un texte qui élargit son pouvoir d’imposer le basculement d’un cours en présence vers la modalité en ligne non seulement en cas de force majeure, mais aussi dans tout cas de figure hors de contrôle de l’Université, incluant les grèves étudiantes.

Puis la partie patronale a montré qu’elle fait peu confiance aux personnes chargées de cours lorsqu’il s’agit d’assurer que la prestation d’enseignement en ligne soit satisfaisante pour les personnes étudiantes. En cas de panne ou autre situation nuisible à la prestation en ligne, l’employeur souhaite obliger le recours à la fiche de variables contextuelles, sans quoi le contexte ne pourra être pris en compte quand viendra le temps d’utiliser l’évaluation des enseignements pour les mesures administratives ou l’évaluation de probation. Sur ce point précis, votre comité de négo contre-proposera une formule qui lui semble satisfaisante pour les deux parties, pourvu que l’oubli ou l’omission de remplir une fiche ne pénalise pas une personne chargée de cours.

Troisièmement, le comité patronal refusetoujours notre demande en faveur de la création d’un comité paritaire sur l’enseignement en ligne. De plus, les enjeux de santé et sécurité liés à l’enseignement en ligne pourront plutôt être discutés en Comité de relations professionnelles ou au sein du comité institutionnel en voie de création. Ce comité inclura des personnes représentantes de tous les corps d’emploi à l’Université.

Sur d’autres demandes syndicales, le comité patronal campe sur ses positions en questionnant notre demande à l’effet de protéger la liberté universitaire en enseignement en ligne ainsi qu’en refusant de discuter le fond de notre demande concernant la protection de la tâche des personnes chargées de cours contre la fragmentation ou la sous-traitance. Le comité de négo demeure inflexible sur ces conditions de travail essentielles lors d’une médiatisation ou d’une prestation en ligne.

Quand le comité patronal prétend que nos demandes reposent sur des situations hypothétiques, ou quand il affirme que l’« UQAM n’a pas l’intention d’aller là », tout en refusant de l’inscrire à la convention collective encadrant nos droits, il protège le droit de gérance de l’Université et consolide ainsi le statu quo. Ce même statu quo fait en sorte que déjà 25 % des cours sont offerts en ligne à la session d’hiver 2024, et que rien ne s’oppose à l’augmentation de l’offre en ligne!

À la prochaine séance le 9 mai, le comité de négociation présentera (à nouveau !) des exemples d’ententes de principe ou d’articles conventionnés qui encadrent la médiatisation. Les ententes récentes des syndicats du réseau collégial, des personnes chargées de cours de l’Université du Québec à Rimouski, de l’Université Laval et de l’Université de Montréal, permettront à l’UQAM de se rendre à l’évidence : partout au Québec la préparation des cours offerts en ligne est de mieux en mieux encadrée et rémunérée!

D’autres séances sont prévues les 28 mai et 18 juin. Le comité patronal saisira-t-il enfin sa chance de dire aux personnes chargées de cours « Je vous ai compris » ? Dès le 22 juin, les deux parties se prévaudront de la présence d’une personne conciliatrice.

Participez aux actions de mobilisation et aux instances syndicales dans les jours et semaines à venir. Continuons d’être solidaires face à l’enseignement en ligne. Ce sont nos conditions de travail!

Solidairement,

Le comité de négociation du SPPEUQAM