Dans une manœuvre qui a coûté des dizaines de millions de dollars au gouvernement du Québec, la TELUQ a fait passer des réfugiés syriens inscrits à des cours de langue pour des étudiants au baccalauréat afin qu’ils obtiennent des prêts et des bourses auxquels ils n’avaient pourtant pas droit. Au plus fort de cette saga, un syndicat de professeurs avait dénoncé en 2019 le fait que l’accès au rapport d’enquête soit refusé aux médias. Sept ans plus tard, dans le cadre d’une série d’articles sur les pratiques de la TELUQ, Le Devoir en a obtenu une copie. Daté de juin 2018, le rapport de l’équipe des enquêtes du ministère de l’Enseignement supérieur détaille le stratagème mis au point par la TELUQ à compter de 2016. Pour les rendre admissibles aux prêts et bourses, la TELUQ a déclaré au ministère de l’Éducation que ces étudiants étaient inscrits au baccalauréat. Les formations qu’ils suivaient comptaient pourtant de 9 à 30 crédits, alors qu’un baccalauréat équivaut à 90 à 120 crédits universitaires. « Par cette déclaration, les étudiants deviennent donc admissibles à l’aide financière du ministère sur la base d’une information inexacte », lit-on dans le rapport.
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