Hormis le ministre Bernard Drainville, rares semblent être les personnes à l’aise avec l’abandon du bâtiment patrimonial de l’école FACE, au centre-ville de Montréal, soutient Josiane Cossette dans un texte d’opinion publié par Le Devoir. Cette décision — une grave erreur — trahit un manque de vision, de volonté politique et de connaissance du terrain. Et quand le ministre prétend qu’il s’agit d’un choix « responsable » pour « le respect des fonds publics », il dépasse les bornes et soulève une douloureuse question : qu’est-ce qui dicte les investissements en infrastructures au Québec ? Dans notre système d’éducation à trois vitesses, les iniquités sont partout. Puis il y a ces joyaux du public, qui percent à travers le brouillard. FACE en fait partie. Cette école, unique, est un idéal qui devrait inspirer. Bedford a notamment été instrumentalisée pour dénoncer le manque de mixité dans nos écoles… Cette mixité, FACE en est la quintessence. Accessible à tout élève ayant un intérêt pour les arts, par un tirage au sort très transparent, FACE réunit sous un même toit quelque 1300 élèves du primaire et du secondaire, des systèmes anglophone et francophone, appartenant à de multiples communautés ethnoculturelles. Ceux-ci pratiquent la danse, la musique, l’art dramatique et les arts plastiques dans des locaux que le gouvernement pourrait mettre dans un dépliant pour vanter notre beau système d’éducation québécois. Studio d’art dramatique, huit salles de répétition, impressionnants locaux d’arts, cantine, bibliothèque patrimoniale, sans oublier les deux salles de spectacle, dont l’auditorium de 600 places, avec ses boiseries travaillées, sa mezzanine, son imparable cachet.