L’enseignement en ligne, un aspect important de la négo pour notre nouvelle convention
En attendant que la nouvelle convention collective soit disponible aux membres, le Comité de négociation vous informe des gains obtenus, un thème à la fois. Pour cette édition des Nouvelles du SPPEUQAM, voici les détails de l’entente sur l’enseignement en ligne. Toutes ces dispositions seront applicables à partir de la signature de la convention collective, y compris le versement lié aux griefs qui s’y rapportent. Nous vous tiendrons au courant de l’évolution des travaux de finalisation des textes, sur lesquels nous devons nous entendre avec l’employeur.
L’enseignement en ligne fut un des sujets les plus difficiles à traiter durant la négociation. Pendant plus d’un an, l’employeur se montrait fermé à négocier quelque clause que ce soit. Il se disait en réflexion sur sa vision de l’enseignement en ligne, et ce en dépit que nous soulignions que l’enseignement en ligne avait drastiquement augmenté malgré le retour officiel en présence depuis l’automne 2021. Le comité patronal n’a montré une première ouverture à traiter de l’enseignement en ligne seulement lors du blitz de négociation des 7 au 10 avril, à la suite de l’annonce du déclenchement de la grève.
L’entente contient le règlement de griefs contestant l’imposition des conditions de travail durant la pandémie. Un montant forfaitaire unique de 500 $ de dédommagement sera versé à tous les membres ayant enseigné en ligne durant un de ces trimestres : été 2020, automne 2020, hiver 2021 et été 2021.
Des compensations temporaires ont également été prévues pour l’enseignement en ligne d’ici à ce que les conditions de travail en soient négociées. Chaque année, chacun pourra être rémunéré pour 3 h de formation du Carrefour technopédagogique liée à l’enseignement à distance (6 h pour les nouvelles personnes embauchées). À compter de la signature de la nouvelle convention collective, pour chacun des sigles de cours donné pour une première fois en ligne une compensation de 750 $ s’ajoutera à la rémunération de la charge de cours.
D’autres préoccupations ont dû être prises en compte. Avec l’enseignement en non-présentiel lié à la pandémie, la taille des groupes-cours a pu être augmentée, car celle-ci n’était plus limitée par les contraintes physiques des locaux. Pour s’en prémunir, il a été négocié que la taille des groupes en ligne ne puisse dépasser celle prévue pour les cours en présence, selon les diverses pratiques des départements. Nous nous sommes assurés d’obtenir l’information à ce sujet afin de pouvoir le vérifier. Nous avons également négocié que l’exclusivité de l’enseignement en ligne ne puisse être accordée aux professeurs et professeures du SPUQ, afin que nous puissions y avoir accès nous aussi.
Les gains mentionnés ci-haut devraient contribuer à ce qu’il n’y ait pas d’enseignement en ligne tous azimuts d’ici à ce que cela soit négocié en bonne et due forme, mais encore fallait-il baliser cette reprise des négociations! L’entente prévoit que ces dispositions ne puissent servir de précédent, afin que nous soyons libres de négocier ce qui sera le mieux pour les membres, une fois les diverses politiques liées à l’enseignement en ligne adoptées par l’UQAM, ce qui est prévu d’ici décembre 2022. Nous souhaitions surtout nous assurer que l’UQAM nous prenne au sérieux lors de la renégociation de l’enseignement en ligne, et ceci implique la disposition de rapport de force. C’est pourquoi il a été négocié que nous obtenions à nouveau le droit de grève au bout d’un an, sans attendre l’échéance de la nouvelle convention collective, si le processus de négociation de l’enseignement en ligne n’aboutit pas malgré un recours à la conciliation. Cela est un grand gain, et c’est une clause extrêmement rare en négociation. Cette voie de passage innovatrice, pour éviter que les membres n’aient que des compensations temporaires d’ici décembre 2025, a sauvé in extremis l’entrée en grève devant l’impossibilité de négocier l’enseignement en ligne.
Enfin, la préparation à la négociation de l’enseignement en ligne doit se faire dès maintenant. Nous avons obtenu lors de la négociation une troisième personne représentante au Comité d’apprentissage et de la recherche, où les enjeux de l’enseignement en ligne sont discutés, mais ce ne sera pas suffisant pour comprendre les diverses réalités sur le terrain. Nous invitons donc les membres à nous communiquer toute information en provenance de leur département ou faculté touchant ce sujet. Puisque la direction de l’UQAM a prévu que 18 % des cours soient en ligne au trimestre prochain, les commentaires sur votre expérience seront donc bienvenus. Soyons fins prêts à poursuivre la lutte sur cet enjeu d’importance pour les membres!
Le Comité de négociation
Marielle Lacombe, Jean-Baptiste Plouhinec et Nancy Turgeon, vice-présidente à la convention collective