Le décevant retour patronal responsable du déclenchement de la grève
Le Comité de négociation a été tout aussi indigné du retour patronal en séance de conciliation le 31 mars que vous auriez pu l’être. Ce retour patronal fait suite à la proposition globale déposée par le Syndicat le 28 mars, basée sur les discussions en exploratoire des 10 et 11 mars. Si la proposition syndicale démontrait beaucoup d’efforts pour trouver des solutions pouvant mener à un règlement, on ne peut pas en dire autant de la réponse patronale. D’abord, ce retour n’est que partiel; il ne porte en effet que sur deux des huit thèmes des demandes normatives, sans revenir sur l’aspect monétaire. Seuls les thèmes de la stabilisation des emplois et de la supervision des stages ont fait l’objet d’une réponse patronale, ce qui nous apparait tout simplement méprisant pour les professeures et professeurs enseignants (chargées, chargés de cours).
La partie patronale refuse ainsi toujours de régler les problèmes vécus par les superviseures et superviseurs de stage. Elle propose essentiellement que nous signions un chèque en blanc à la direction pour créer un mécanisme sans mordant, et ce, pour un seul enjeu. Pire encore, elle maintient sa nouvelle demande visant des reculs salariaux pour une grande partie des superviseures et superviseurs, c’est-à-dire celles et ceux qui œuvrent en formation en enseignement.
L’importance pour les membres de lutter contre leur précarité semble avoir été tout aussi sous-estimée par l’employeur. Rien de nouveau pour nous permettre de protéger et améliorer notre accès aux charges de cours et aucun argent frais n’a été mis sur la table pour permettre la stabilisation de nos emplois. Pour ajouter à l’odieux, des critères et un processus plus contraignant ont été ajoutés pour accéder à certains fonds actuellement prévus à la convention. De plus, la partie patronale souhaite toujours augmenter le pourcentage plafond de la clause réserve, c’est-à-dire l’embauche d’étudiantes et d’étudiants pour l’enseignement.
À la suite d’un vote de grève générale illimitée adopté à 90,1 %, le 16 mars dernier, ce manque de sentiment d’urgence à faire preuve de bonne volonté à négocier est très en deçà de ce que nous attendions. Nous avions pourtant donné une chance à l’employeur de démontrer des signes, les 28 et 31 mars, s’il souhaitait un règlement sans mettre à mal le trimestre d’hiver. C’est pourquoi le SPPEUQAM a dû annoncer que le mandat de grève sera exercé à partir du 11 avril, à moins d’entente d’ici là, qui sera à confirmer, ou non, en assemblée générale. Un blitz de négociation aura lieu les 7, 8, 9 et 10 avril. Espérons que cela puisse faire avancer les choses!
Solidairement,
Votre comité de négociation,
Benoit Coutu, Marielle Lacombe, Jean-Baptiste Plouhinec et Nancy Turgeon, vice-présidente à la convention collective