La rentrée du trimestre d’automne coïncide avec le retour à la table de négociation sur l’enseignement en ligne pour le SPPEUQAM. L’employeur a démontré par son offre globale du 31 mai qu’il ne croit pas important d’accorder considération aux conditions de travail liées aux cours en ligne ou aux impacts que leur possibilité laisse planer sur l’enseignement en présence. Pourtant, l’ensemble des personnes chargées de cours sont concernées par cette négociation, qu’elles enseignent déjà en ligne ou qu’elles soient à risque de perdre leur cours en présence, alors que les dérives vécues durant la pandémie menacent toutes nos prestations de cours.
Les demandes des membres incluent des dispositions importantes pour préserver l’offre de cours en présence. La partie patronale refuse de s’engager à maintenir l’offre de cours en présence malgré les chiffres qui démontrent que 25 % sont déjà passés en ligne sans médiatisation. Elle nous demande de faire confiance aux assemblées départementales pour déterminer les modalités d’enseignement. L’UQÀM balaie du revers de la main nos demandes de garanties en affirmant qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter car la majorité des cours demeurent jusqu’ici en présence. Ceci est peu rassurant sur l’intention de l’Université de ne pas se diriger vers un enseignement en ligne massif sans nécessaires balises.
De plus, il faut limiter la taille des groupe-cours en enseignement en ligne afin de donner des conditions pédagogiques adaptées aux réalités de ces modalités d’enseignement. Conjuguée à des garanties que chaque cours en ligne doit avoir son équivalent en présence, la limitation de la taille des groupes-cours entraînerait ainsi une augmentation des charges de cours disponibles pour les personnes chargées de cours. Nul besoin de rappeler que l’accès aux charges de cours est un enjeu crucial dans un corps d’emploi précarisé comme le nôtre!
Les demandes syndicales cherchent par ailleurs à limiter la capacité de l’employeur à décider unilatéralement des modalités des séances de cours. Avec la pandémie, la direction a pu nous imposer l’enseignement en ligne sans nous consulter. Elle refuse maintenant de restreindre sa capacité à nous imposer de basculer en ligne des séances de nos charges de cours en présence, par exemple en cas d’imprévus comme une grève étudiante. Par ailleurs, nous demandons à l’employeur d’inscrire à la convention les règles relatives au nombre de séance en ligne et en présence correspondant aux diverses modalités afin de préserver la capacité de choisir des personnes chargées de cours. Nous ne pouvons permettre à l’UQAM de modifier ces règles unilatéralement, comme cela a été le cas récemment avec les modifications aux Règlements 5 et 8.
Finalement, nous demandons aussi d’être partie prenante des comités qui réfléchissent et prennent des décisions sur les questions d’enseignement en ligne, ce que refuse l’employeur, qui préfère nommer des personnes chargées de cours de son choix à ces comités. Comme l’affirme le dicton, si vous n’avez pas de siège à table, vous êtes probablement sur le menu. Les membres du SPPEUQAM ont choisi unanimement une place à la table.
Si les membres du SPPEUQAM ne s’occupent pas de la négo, la négo va malheureusement s’occuper d’eux et dégrader leurs conditions de travail.
Pour terminer cette chronique, votre comité de négo souhaite souligner le départ de Godefroy Desrosiers-Lauzon. Il a accepté d’assumer l’intérim à la présidence du SCCCUM. Travailler avec Godefroy depuis juin 2023 a été pour nous un grand plaisir. Sa contribution à la négo a été cruciale et le vide que laisse son départ sera difficile à combler. Nous lui souhaitons du succès dans ses nouveaux défis et nous savons que sa contribution sera toujours cruciale aussi en assemblée générale et en conseil syndical.
Solidairement,
Votre comité de négo
Lorraine Doucet, Michel-Philippe Robitaille et Nancy Turgeon, vice-présidente à la convention collective, accompagnés d’Alexandre Coudé, conseiller FNEEQ-CSN
Rapports précédents : 7 août : Plus ça change et plus c’est pareil?, 19 juin : La réponse des membres à une offre globale décevante, 5 juin : L’offre globale sera présentée en conseil syndical, 31 mai : Une 7e séance où on se demande qui devrait décider pour nous, 22 mai : Une sixième séance, un deuxième petit pas, 9 mai : Le syndicat présente, l’employeur écoute, 25 avril : aucune avancée, 28 mars : Parce qu’on a des droits, même en ligne, 29 février : La partie patronale réagit aux demandes du SPPEUQAM, 18 janvier : Première ronde de négo sur l’enseignement en ligne.