Vote pour un règlement
Le 14 avril dernier, les membres du SPPEUQAM présentes et présents en Assemblée générale spéciale ont voté à 75,2 % en faveur de l’hypothèse de règlement déposée à 5 h 20 du matin, le 11 avril, par le conciliateur, après un blitz de 62 heures de négociation en quatre jours. Cet épisode vient ainsi clore un an et demi de négociation entre le SPPEUQAM et l’UQAM. Il reste maintenant à rédiger certaines clauses afin que les choses soient mises en place et que la nouvelle convention soit opérationnelle.
C’est dans une unité solidaire que les membres du Comité de négociation ont présenté lors de cette assemblée les points forts de la négociation. Il a d’abord été souligné que l’ensemble des odieuses et méprisantes demandes patronales visant notre précarisation ont été refusées. Chaque membre du Comité de négociation a ensuite pris le micro afin d’expliquer à l’assemblée les gains obtenus et les modifications à la convention collective. Sur chacun des blocs constitutifs de notre cahier de négociation, nous avons fait des percées, qui s’articulent entre elles, et ce, dans l’objectif général de protéger notre accès aux charges et valoriser les personnes chargées de cours à l’emploi.
En effet, nous avons dorénavant l’amorce d’un programme de stabilisation pour tous et toutes et la base d’une reconnaissance qu’il est anormal qu’une personne chargée de cours n’obtienne pas le nombre moyen de charges des dernières années. Grâce à l’ajout d’argent neuf, nous avons pu développer un projet d’obtention d’EQE et un fonds de recherche et recherche-création dédié. Il sera aussi maintenant possible d’appliquer sur les EQE dans tous les départements de l’UQAM de la même façon que dans notre département d’origine, afin que les personnes chargées de cours du bassin soient privilégiées avant des gens de l’externe.
La supervision de stage sera enfin intégrée à la convention collective et les gabarits seront dorénavant disponibles. De plus, un point de chute sera créé afin que les superviseures et superviseurs puissent dénoncer les problématiques liées aux heures travaillées. Quant à la formation à distance, nous avons réussi à obtenir qu’elle ne se fera pas sans nous, grâce à une entente sur la réouverture de convention sur ce sujet, avec possibilité de grève, une fois les décisions prises dans les instances de l’UQAM. Quelques gains monétaires ont aussi été faits à propos du travail effectué pendant la pandémie, par le règlement de griefs, et pour tout nouveau cours en ligne donné d’ici une entente avec l’UQAM.
Même si le thème de la reconnaissance était rejeté en bloc par l’UQAM, nous avons fait quelques gains, dont celui de l’inscription dans la convention de la tâche d’évaluation et cosupervision des mémoires et thèses, mais aussi trois représentants et représentantes à tous les conseils académiques et la création d’un comité paritaire à propos de la coordination de cours. D’un autre côté, l’université s’engage à réviser un critère problématique de l’évaluation de l’enseignement. Enfin, il y aura augmentation du taux horaire pour la représentation aux instances universitaires, formation et intégration.
Malheureusement, l’université continue à s’entêter, sans argument, à ne pas reconnaître le titre de professeure et professeur enseignant. Elle n’a pas non plus accepté les augmentations salariales exigées. Ce sont des éléments qui ont été tranchés par le conciliateur au petit matin, le 11 avril. Mais somme toute, le règlement contient des améliorations importantes à nos conditions de travail et des percées uniques sur la lutte à notre précarité. Plus de détails suivront sous peu avec un document à l’intention des membres résumant les gains de cette négociation.
Le Comité de négociation,
Benoît Coutu, Marielle Lacombe, Jean-Baptiste Plouhinec et Nancy Turgeon, vice-présidente à la convention collective