Notre collègue chercheuse Sandrine Ricci, qui enseigne (malheureusement pas assez souvent, comme plusieurs d’entre nous) au département de sociologie de l’UQAM, signait un article intitulé « Le corps des Ukrainiennes comme champ de bataille », paru dans The conversation, le 12 avril. Elle écrit que « globalement, le corps et la sexualité des femmes sont réquisitionnés pour mettre en œuvre le viol de la nation. Ceci fait référence à la règle tacite que les femmes peuvent être « conquises » en même temps qu’un territoire. On mise sur la honte produite par l’agression, sur le sentiment d’honneur lié à l’appartenance plus ou moins symbolique de la femme à sa communauté et aux hommes eux-mêmes indirectement visés par l’attaque. En cas de viol collectif, les bourreaux peuvent faire la démonstration mutuelle de leur virilité. » Il faut lire ce texte percutant de notre collègue. Voilà une réalité qui nous échappe trop souvent dans notre confort occidental. Cette situation existe présentement en Ukraine, et ça se passe ou s’est passé également au Soudan, en Sierra Leone, au Congo, au Rwanda, en Angola, en Somalie et ailleurs dans le monde.