Quelques pages d’histoire syndicale en novembre


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Nous publierons une fois par mois un texte recensant quelques pages marquantes de l’histoire syndicale. Ce texte est réalisé en collaboration avec l’Association internationale des machinistes et des travailleurs et des travailleuses de l’aérospatiale et le chargé de cours Michel-Philippe Robitaille.

2 novembre (1936) : Création de la CBC

Le premier réseau radiophonique du Canada est constitué de six stations exploitées par la Compagnie de chemins de fer nationaux. Il est à toutes fins pratiques sur le bord de disparaître en 1929, et des intérêts américains se mettent à acheter des stations indépendantes pour ensuite les inonder de programmation américaine. La Commission Aird propose un système public de radiodiffusion en 1929. En 1932, le gouvernement crée la Canadian Radio Broadcasting Commission (CRBC), qui prend le contrôle des six stations du CN. En 1936, la CBC voit le jour en vertu de la Loi canadienne sur la radiodiffusion. Pour plus d’information, consultez cet article de L’Encyclopédie canadienne.

3 novembre (1908) : Fondation du Fishermen’s Protective Union à Terre-Neuve

Le leader syndical Sir William Ford Coaker organise les travailleurs des pêches sur la côte nord-ouest de Terre-Neuve et fonde le Fishermen’s Protective Union, qui représentera 20 000 membres en 1914. Sir Coaker fait campagne selon une plateforme syndicale dans le cadre des élections générales de 1913 et finit par être nommé au conseil des ministres. Les forces économiques en place après la Première Guerre mondiale lui refusent de réglementer l’industrie des pêches et d’ainsi améliorer la qualité de vie des pêcheurs. Pour plus d’information sur Sir Coaker, consultez cet article de L’Encyclopédie canadienne.

5 novembre (2014) : San Francisco augmente le salaire minimum à 15 $ l’heure

San Francisco devient une des premières villes dans le cadre d’un mouvement national à hausser le salaire minimum. Le mouvement « Fight for $15 » a vu le jour en 2012 à l’initiative de travailleurs de restauration rapide et s’est depuis étendu à des millions d’autres travailleurs. Ce mouvement contraint même des employeurs comme WalMart à hausser certains salaires. Pour plus d’information, consultez cet article tiré du site Web d’Unifor. Vous pouvez aussi consulter le site Web du mouvement « Fight for $15 » (en anglais seulement).

6 novembre (1945) : Blocus contre Ford à Windsor (Ontario)

La grève historique contre la Ford Motor Co. à Windsor dure de septembre à décembre et permet de cimenter le droit d’organisation des travailleurs par l’adoption de la formule Rand. Cette formule garantit la sécurité syndicale. Bien que la police tente d’aider la compagnie à mettre fin à la grève, les travailleurs de l’usine décident d’ériger un blocus au centre-ville de Winnipeg et à l’usine elle-même. Ils bloquent les rues en abandonnant leurs voitures verrouillées. Pour plus d’information sur la grève contre Ford, consultez cet article de L’Encyclopédie canadienne.

7 novembre (1978) : les étudiants du Cégep de Rimouski votent la grève générale illimitée

Les étudiants de Rimouski sont les pionniers à l’origine d’un large mouvement de grève contre l’abandon, par le gouvernement Lévesque, de l’objectif d’implanté la gratuité scolaire. Au cours des semaines suivantes, les étudiants de dizaines d’établissements se joignent à ceux de Rimouski, incluant ceux de l’UQAM, qui devient la première université au Québec à fermer complètement en raison d’une grève. Pour en connaître davantage sur les grèves étudiantes au Québec, voir cet article de Radio-Canada.

9 novembre (1981) : Le premier ministre Lévesque annonce une attaque contre les travailleurs du secteur public

Dans son discours inaugural au début de la session parlementaire, le premier ministre René Lévesque annonce la réouverture des conventions collectives du secteur public afin de couper dans les dépenses de l’État. Cette croisade du PQ contre les conditions de travail des travailleurs et travailleuses du secteur public mènera au gel des salaires dans la fonction publique québécoise pour l’année 1983, à la grève illégale du 10 novembre 1982 et à une loi spéciale en février 1983, qui entraîne une baisse drastique des salaires de près de 20%. Pour plus d’information sur l’attaque du gouvernement Lévesque contre les conditions de travail dans le secteur public, voir cet épisode d’Aujourd’hui l’histoire sur le site de Radio-Canada.

10 novembre (1983) : Mobilisations de masse en Colombie-Britannique

Les enseignants font pencher la balance lorsqu’ils se joignent à des fonctionnaires provinciaux sur la ligne de piquetage. Ainsi, des centaines de milliers de syndiqués prennent les rues d’assaut. Pour plus d’information sur ce geste de solidarité, consultez cet article de L’Encyclopédie canadienne.

11 novembre (1986) :  Déclenchement de grèves illégales dans les services publics au Québec

Les travailleurs des secteurs de la santé, des services sociaux, de l’enseignement collégial et de l’aide juridique déclenchent des grèves illégales et le gouvernement libéral de Robert Bourrassa fait adopter une loi spéciale afin de forcer le maintien de services essentiels. Les syndiqués de la CSN et de la FTQ se sont par la suite entendus avec le gouvernement le 18 décembre suivant, alors que les infirmières et infirmiers ont obtenu un règlement le 23 décembre. Sur cette grève, voir cet article sur le site de l’Université de Sherbroooke.

23 novembre (1921) : La Colombie-Britannique adopte la Maternity Protection Act

En vertu de la Maternity Protection Act, il devient obligatoire pour les travailleuses de prendre un congé de maternité de six semaines après avoir accouché. Cela représente à l’époque une mesure progressiste marquant une première mondiale en matière de congés de maternité. La loi a depuis été mise à jour. Pendant des années, la Maternity Protection Act figure parmi les lois les plus progressistes en matière de congés parentaux.

28 novembre (1998) : L’Ontario adopte la Loi visant à empêcher la syndicalisation

C’est une marque de commerce du gouvernement conservateur dirigé par le premier ministre ontarien Mike Harris. Non seulement il diabolise quiconque touche des prestations d’aide sociale, mais aussi fait tout pour les empêcher d’améliorer leur sort. En modifiant le système d’aide sociale de l’Ontario, notamment le programme Ontario au travail, Harris tente d’obliger les prestataires d’aide sociale à travailler en échange des prestations qu’ils reçoivent. Cependant, c’est en 1998 qu’il frappe le fond du baril lorsque son gouvernement fait adopter une loi empêchant la syndicalisation.

30 novembre (2014) : Manifestation de masse contre l’austérité au Québec

Des dizaines de milliers de personnes prennent d’assaut les rues de Montréal et de Québec pour manifester contre le programme d’austérité mis de l’avant par le gouvernement de la province. Organisée par une coalition formée de syndicats et de groupes communautaires, la manifestation reçoit même l’appui des policiers dépêchés pour contrôler les foules. Ces policiers vont jusqu’à apposer des collants dénonçant la réduction des pensions sur leur veste pare-balles. Pour plus d’information, consultez cet article de La Presse.