Chronique de la négo : Plus ça change et plus c’est pareil? Un bilan de l’avancement de la négociation de l’enseignement en ligne 


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Avec la rentrée qui approche, votre comité de négo retournera négocier les conditions de travail des personnes chargées de cours en enseignement en ligne avec la direction de l’UQAM. Le trimestre d’automne 2024 sera crucial pour cette négociation. Nous faisons donc un retour sur le chemin parcouru et les principales étapes à venir afin de se préparer à un automne de lutte syndicale pour nos droits et nos conditions de travail.

Votre comité de négo, élu en juin 2023, est arrivé bien préparé à la table de négociation en janvier dernier. Après des mois de réflexion et de consultation, nous avons déposé un cahier de demandes à la hauteur des ambitions des membres du SPPEUQAM, lesquels ont adopté ces positions en assemblée générale en novembre 2023. On peut reconsulter nos revendications ici.

L’employeur, de son côté, a montré une fois de plus le peu d’importance qu’il accorde aux conditions de travail des personnes chargées de cours en enseignement en ligne. La partie patronale a déposé, en même temps que notre cahier de demande, un document de trois pages qui résumait bien son point de vue : selon la direction, il n’est pas nécessaire d’accorder des conditions de travail propres à l’enseignement en ligne aux personnes chargées de cours. La convention collective actuelle serait suffisante pour protéger nos droits. Il s’agit évidemment d’une position diamétralement opposée à celle des membres du SPPEUQAM.

Dans les circonstances, il n’est pas surprenant de constater le peu de résultats obtenus à la table de négo jusqu’à maintenant. Après six mois et neuf séances de négo, l’employeur n’a fait que deux concessions mineures. La direction de l’UQAM a accepté notre demande d’empêcher l’obligation d’enregistrement de nos cours pour un visionnement en différé. Elle a aussi accepté de tenir compte des enjeux propres à l’enseignement en ligne – comme les problèmes de connexion internet – pour mettre en perspective s’il y a lieu les résultats de l’évaluation des enseignements.

Quant au reste de nos demandes, l’employeur reste jusqu’ici inflexible. Au mois de mai dernier, la partie patronale affirmait espérer un règlement avant l’été et sans recours à la conciliation. Elle a déposé une offre globale qu’elle disait suffisante pour satisfaire les membres du SPPEUQAM sur plusieurs points. Nous avons étudié cette offre globale en profondeur et nous l’avons présentée aux personnes déléguées en conseil syndical. La réponse a été unanime : la position de l’UQAM reste aux antipodes de celle des membres du SPPEUQAM, qui en sont profondément indignés. À ce stade de la négo, que l’offre globale propose encore des reculs par rapport aux gains de la dernière négo demeure incompréhensible.

L’immobilisme de l’employeur après six mois de négo est inacceptable. C’est malheureusement en droite ligne avec la négociation précédente. L’attitude de la Direction avait été la même : juste avant une période de vacances, déposer une offre globale qui n’aborde aucune des priorités des membres. Comme dans l’offre globale que la direction avait faite lors de la dernière négociation, les rares fois où l’employeur tient compte de nos demandes ayant une incidence monétaire, il finance son offre en nous retirant ailleurs l’argent qu’il y dédie. On ne retrouve pas toutefois les minces « avancées » de l’offre globale de la dernière négo, permettant au moins d’inscrire à la convention collective les pratiques établies. En 2022, l’employeur n’avait finalement ouvert son jeu sur la majorité des demandes que suite à l’annonce de la date de déclenchement de la grève. Doit-on s’attendre encore à une telle attitude sur ce plan également?

De retour en négo le 6 septembre, les parties seront accompagnées d’un conciliateur. La présence d’une tierce partie pourrait aider à faire avancer les discussions. Il en faudra toutefois plus pour faire cheminer significativement la direction de l’UQAM vers les positions des membres du SPPEUQAM. Pour dénouer l’impasse que l’employeur a choisi de mettre en place à la table de négo, les personnes chargées de cours devront se mobiliser pour se faire entendre. Restez à l’affût des invitations que vous fera parvenir le Comité mobilisation-intégration (CMI) afin d’être au cœur de cette mobilisation essentielle!

Votre comité de négociation : Godefroy Desrosiers-Lauzon, Lorraine Doucet, Michel-Philippe Robitaille et Nancy Turgeon, vice-présidente à la convention collective, accompagnés d’Alexandre Coudé, conseiller FNEEQ-CSN

Rapports précédents : 19 juin : La réponse des membres à une offre globale décevante, 5 juin : L’offre globale sera présentée en conseil syndical31 mai : Une 7e séance où on se demande qui devrait décider pour nous22 mai : Une sixième séance, un deuxième petit pas9 mai : Le syndicat présente, l’employeur écoute25 avril : aucune avancée28 mars : Parce qu’on a des droits, même en ligne29 février : La partie patronale réagit aux demandes du SPPEUQAM18 janvier : Première ronde de négo sur l’enseignement en ligne.