La direction de l’UQAM tient le rôle du pompier pyromane!


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Voici le compte-rendu de la soirée de mercredi tel que vu par le chargé de cours Alain Gerbier.

Comme vous le savez sans doute déjà, la délégation qui a rencontré mercredi soir les vice-recteurs René Coté et Marc Turgeon (et attendu que le recteur Robert Proulx, par l’odeur de Radio-Canada alléché, revienne de son surf sur les ondes hertziennes), a tenté de faire entendre raison à ce trio, une fois qu’il a été réuni, le mettant en garde contre le risque d’une escalade de la violence. La délégation, représentative de la communauté uqamienne, après avoir plaidé une véritable sortie de crise et attendu une heure trente la fin du conciliabule du triumvirat s’est vue opposer une fin, non équivoque, de non-recevoir.

C’est cette même délégation qui s’est vue contrainte d’en faire part aux quelque 500 étudiants qui occupaient le pavillon DS depuis les échauffourées de l’après-midi.

L’occupation s’est faite, durant l’essentiel de la soirée, dans une ambiance bon enfant. Les accès étaient obstrués par des tables et des chaises. Puis vers 22h, les caméras de vidéosurveillance, objet des ressentiments initiaux, sont tombées des plafonds parfois au risque de blesser les étudiants rassemblés dans le hall. Peu à peu, des individus, dont on ne peut présumer que ce sont des étudiants, ont commencé à saccager téléviseurs, distributrices de boissons, mobilier. Bref, ce que nous craignions s’est concrétisé: une forme de saccage du pavillon DS au grand désarroi de la majorité des étudiants mal à l’aise que d’aucuns s’en prennent au mobilier et à l’équipement lié à l’enseignement.

Vers 23h un flot régulier d’étudiants a commencé à quitter sereinement les lieux.

À minuit, une quarantaine de policiers casqués se sont planqués en embuscade au coin du mur de la rue Saint-Denis. À minuit dix, l’assaut a été donné par une centaine de policiers. Les policiers à vélo ont brutalement repoussé les étudiants rue Sainte-Catherine vers l’Est. Une femme qui souhaitait rentrer chez elle, coincée dans l’angle de l’entrée du pavillon de l’ESG, a été brutalisée. La confrontation a durée une dizaine de minutes, les étudiants étant frappés à coups de bicyclette, puis angle Saint-Denis/Sainte-Catherine, aspergés de poivre et de gaz lacrymogène. Quelques arrestations semblent avoir eu lieu à cet endroit.

Au même moment l’anti-émeute qui avait investi le pavillon DS en est ressortie rue Sainte-Catherine. La rue Sainte-Catherine a été bloquée entre Sanguinet et Saint-Denis durant plus de vingt minutes. Puis la police a libéré le carrefour Saint-Denis/Sainte-Catherine pour se lancer à la poursuite des étudiants jusqu’à hauteur de la rue Champlain. La rue Sainte-Catherine a été jonchée de toutes les poubelles de la ville de Montréal entre Berri et Champlain, la rendant peu praticable.

À 1h du matin, les voitures de police sillonnaient encore le quartier Centre-Sud, mais les étudiants s’étaient dispersés.

Vitrine cassée, pavillon sens dessus dessous, bureaux saccagés: voilà un triste bilan qui aurait pu être facilement évité. Il n’y a pas pire sourd que qui ne veut pas entendre. Les discours sur la défense ou la promotion de la mission universitaire, il faut bien l’avouer, désormais, on leur accorde recta peu ou prou de crédit…

J’ajouterai que le comportement de la police a été pour le moins suspect. Ils ont défoncé la vitrine de la rue Sainte-Catherine alors que la porte donnant sur l’esplanade Sanguinet était ouverte et les «casseurs» avaient un profil et un comportement pas nets.