Le rapport de l’Association canadienne des professeures et professeurs d’université (ACPPU) portant sur l’expérience du personnel académique contractuel est pour le moins alarmant et fait beaucoup jaser : «87% des répondant-e-s estime que leur emploi a eu des répercussions négatives sur leur santé mentale, caractérisée notamment par l’anxiété chronique.»
En ce temps d’effervescence caractéristique de la rentrée, suivant de surcroît un été torride, mais ensoleillé, il peut être facile d’oublier l’état d’épuisement dans lequel plusieurs chargé-e-s de cours ont entamé leurs « vacances ».
Les burnouts, les crises d’anxiété et les congés de maladie se multiplient chez nos membres et font maintenant presque partie intégrante des dynamiques avec lesquelles certains départements ou unités ont appris à composer.
Cela est aussi sans compter l’extrême pauvreté, l’impossibilité de s’engager dans des projets à long terme et la nécessité d’aller boucler son budget en prenant un ou plusieurs autres emplois.
Pourtant, il n’y a rien de moins normal que de composer avec une «alternance surcharge de travail et chômage», pas plus que d’être encore précaires après des dizaines d’années d’enseignement dans des institutions qui souvent nous «méprisent», nous «humilient» voire nous «marginalisent» en ne privilégiant qu’un seul corps enseignant.
Malgré le fait que les personnes chargées de cours soient de plus en plus nombreuses à enseigner, mais aussi à faire de la recherche, publier des articles scientifiques, donner des conférences à l’étranger ou encadrer des étudiant-e-s gradué-e-s, le dénigrement auquel elles font face continue et même de façon plus flagrante et éhontée (voir les commentaires de Martin Maltais).
En cette période électorale, il est crucial de se rappeler que, en matière d’éducation, les personnes chargées de cours sont souvent les premières à être sacrifiées sur l’autel de l’austérité.
Pourtant, elles sont les premières à tout sacrifier pour continuer à offrir une formation de qualité et pour faire rayonner la communauté universitaire bien au-delà des tâches pour lesquelles elles sont effectivement payées et qu’elles exercent dans des conditions de grande précarité.
Il faut que ça cesse! Pour cela, deux solutions complémentaires s’imposent : une stabilisation de l’emploi et une valorisation de la profession.