Dénigrer pour mieux régner?

Le rapport de l’Association canadienne des professeures et professeurs d’université (ACPPU) portant sur l’expérience du personnel académique contractuel est pour le moins alarmant et fait beaucoup jaser : «87% des répondant-e-s estime que leur emploi a eu des répercussions négatives sur leur santé mentale, caractérisée notamment par l’anxiété chronique

En ce temps d’effervescence caractéristique de la rentrée, suivant de surcroît un été torride, mais ensoleillé, il peut être facile d’oublier l’état d’épuisement dans lequel plusieurs chargé-e-s de cours ont entamé leurs « vacances ».

Les burnouts, les crises d’anxiété et les congés de maladie se multiplient chez nos membres et font maintenant presque partie intégrante des dynamiques avec lesquelles certains départements ou unités ont appris à composer.

Précarité en hausse chez le personnel enseignant universitaire

L’Association canadienne des professeures et professeurs d’université (ACPPU) a rendu public un rapport qui souligne les problèmes de santé mentale de plus en plus nombreux dont souffrent les chargé-e-s de cours en situation de précarité.

Comme l’explique l’article du Devoir portant sur le sujet : «Entre 2005 et 2015, le nombre de professeurs permanent a diminué de 10%, alors que le nombre de chargés de cours a bondi de 79%, peut-on lire dans le rapport De l’ombre à la lumière: les expériences du personnel académique contractuel

Le résultat de cette tendance est que la multiplication des emplois non permanents permet aux universités de se soustraire aux engagements continus sur le plan des salaires, des avantages sociaux et du développement de carrière auxquels ils sont tenus à l’endroit des employés à temps plein permanents.

L’embauche de chargé-e-s de cours augmente… tout comme le mépris

Le 4 septembre dernier, Radio-Canada publiait une étude présentant des chiffres par rapport à l’embauche de plus en plus de chargé-e-s de cours par les universités afin de pallier le manque de financement en éducation supérieure.

En ces temps de vache maigre et d’austérité, il est évidemment plus facile pour un établissement d’éducation supérieure d’augmenter la précarité (par la création de nouveaux statuts d’emploi sous contrat ou la privatisation par exemple) plutôt que d’investir pour offrir de réelles possibilités d’avancement et de stabilité à ses employés.

L’article était d’ailleurs accompagné de plusieurs commentaires plutôt déplacés, déplorant la situation, mais comparant l’enseignement donné par les chargé-e-s de cours comme étant de niveau «Cégep plus» et ignorant complètement le fait que les chargé-e-s de cours mènent, entre autres, des activités de recherche.