Des enseignantes et enseignants de seconde zone?
Les dossiers de relations de travail sont nombreux, et ce n’est pas seulement en raison de la panoplie d’éléments de notre travail que nous devons adapter pour de l’enseignement en mode non-présentiel. Liberté académique, accès aux locaux et équipements, attribution des cours sont quelques enjeux sur lesquels nous intervenons régulièrement auprès du Service du personnel enseignant (SPE). Leur point commun? Nous semblons être traitées, et doublement traités, comme des enseignantes et enseignants de seconde zone.
On ne compte plus les cas de chargées et chargés de cours œuvrant au sein de cours coordonnés qui voient leur liberté académique bafouée. C’est une pratique de longue date que ceux et celles qui enseignent des cours se donnant à de multiples exemplaires au cours d’un même trimestre travaillent avec des personnes coordonnatrices. Or, nous avons dû dénoncer à plusieurs reprises que certaines personnes coordonnatrices tentent injustement d’agir comme supérieures hiérarchiques.
Et que dire de nos locaux de chargées et chargés de cours? Non seulement ceux-ci sont souvent vétustes et inadéquats, mais au département de chimie, l’employeur s’est même permis de les déménager au sous-sol, à côté de sympathiques déchets dangereux. Un déménagement effectué sans consultation préalable des chargées et chargés de cours du département.
Vous êtes nombreux et nombreuses à vous indigner que des cours en procédure interne soient si souvent attribués à l’externe sans qu’ils vous soient d’abord proposés. La convention collective du SPPEUQAM prévoit bien un mécanisme où l’Assemblée départementale choisit comment attribuer les cours, lorsque les étapes d’attribution pour les personnes du département en détenant les EQE sont épuisées. Or, l’employeur semble oublier que, également selon notre convention, il « souscrit à ce que des personnes chargées de cours inscrites sur la liste de pointage soient engagées lors de la procédure interne ». Pourquoi alors ne pas valoriser le bassin existant de chargées et chargés de cours qui possèdent la compétence pour donner tel ou tel cours?
Sur ces divers sujets, nous intervenons d’abord auprès du SPE et nous déposons souvent des griefs, lorsque nécessaire, suite à une évaluation du dossier. Les demandes de négociation ont aussi été inspirées de ces problèmes vécus par les chargées et chargés de cours. Nous devons être enfin reconnus et nos droits doivent enfin être respectés!
Nancy Turgeon, vice-présidente à la convention collective, et Amel Aloui, Stéphane Daniau, Astrid Tirel, agentes et agent de relations de travail