par Nancy Turgeon, vice-présidente à la convention collective, et Amel Aloui, Stéphane Daniau, Astrid Tirel, agentes et agent de relations de travail
L’UQAM fait bande à part dans la promotion de la formation sur les violences à caractère sexuel
Toutes les personnes chargées de cours de l’UQAM doivent suivre, d’ici le 28 février, la formation « Ensemble pour contrer la banalisation des violences à caractère sexuel ». Celle-ci fait suite à une première formation « Ensemble pour prévenir et combattre les violences à caractère sexuel », développée par l’Université du Québec dans la foulée de la directive gouvernementale obligeant les universités à se doter de politique et de formations obligatoires sur ce sujet d’importance cruciale.
Le SPPEUQAM-CSN salue la prise au sérieux de ces fléaux qui sévissent dans la toute la société et dont l’UQAM n’est pas exempte. Notre milieu de travail doit promouvoir une culture de consentement et de respect. Or, l’UQAM fait bande à part par rapport aux autres universités québécoises dans les moyens donnés aux chargées et chargés de cours pour s’outiller face aux violences à caractère sexuel… En effet, la vaste majorité des autres universités ont négocié avec les syndicats de chargées et chargés de cours les modalités de rémunération de la formation. La Loi sur les normes du travail stipule ainsi que toute formation obligatoire doit être rémunérée et nos montants forfaitaires par charge de cours ne prévoient pas d’heures liées à la formation.
À l’UQAM, la seule « offre » qui a été faite est que les chargées et chargés de cours prennent du temps sur les heures de leurs contrats prévues pour leurs activités d’enseignement. Elle met donc les chargées et chargés de cours devant un faux choix, entre gruger des heures sur leur préparation et prestation de cours au détriment de leurs étudiantes et étudiants ou suivre la formation en dehors des heures de travail.
L’UQAM se détache ainsi des bonnes pratiques du réseau de l’Université du Québec en tentant de faire des économies de bout de chandelle sur un enjeu aussi important que la valorisation de l’éducation sur les violences à caractère sexuel. De plus, cela démontre le peu de considération dont l’UQAM fait régulièrement preuve face à notre réalité de contractuels et contractuelles. C’est pourquoi le Syndicat a déposé un grief syndical l’an dernier, un deuxième suivant plus récemment sur le deuxième volet de la formation. Les audiences devant un arbitre débuteront en juillet.
Nous encourageons toutes les personnes chargées de cours à suivre ces formations et à être vigilantes pour faire de l’UQAM un milieu d’études et de travail où tous et toutes se sentent en confiance et en sécurité. Rappelons en terminant de ne pas hésiter à contacter le Bureau d’intervention et de prévention en harcèlement (BIPH) si vous êtes témoin ou victime de violences à caractère sexuel.