Chronique des relations de travail

Attention à la technopédagogie dans les exigences de qualification pour l’enseignement

Notre convention collective prévoit que la maîtrise des technologies de l’information et des communications (TIC) ne peut être exigée que lorsque requise par la nature même et le contenu spécifique d’un cours (article 7.05). Dans la pratique, cela signifie qu’à moins qu’un cours nécessite l’enseignement et l’utilisation de certains outils, logiciels ou bases de données spécifiques, il n’est pas justifié de demander des compétences technopédagogiques dans les exigences de qualification pour l’enseignement (EQE).

Le Comité des agentes et agents de relations de travail (CAART) a remarqué une tendance croissante, dans plusieurs départements, à ajouter la maîtrise des TIC dans les EQE de cours magistraux. Ces nouvelles exigences peuvent avoir pour effet de priver des professeures et professeurs enseignants de charges sous prétexte de ne pas avoir démontré de maîtrise de ces technologies, pourtant non requises par la nature ou le contenu du cours. C’est pour contester cette tendance, et rétablir les EQE concernées, que nous avons déposé un grief syndical au mois de septembre.

Le CAART a notamment le mandat d’analyser des centaines de nouvelles EQE créées et modifiées annuellement, et ce dans chacune des unités d’embauche. C’est un travail colossal, alors votre contribution est essentielle pour que nous puissions débusquer les entorses à notre convention collective à temps pour protéger vos droits. C’est pourquoi nous vous demandons de nous aviser de toute nouvelle EQE suspecte que vous voyez sur ACCENT. Nos représentantes et représentants qui siègent aux Comités de programme, Assemblées départementales, Comités des études et Conseils académiques sont également appelés à nous contacter à ce sujet, en étant particulièrement vigilants lors de réformes ou créations de programmes.

Avec la pandémie, l’employeur en a profité pour imposer de nouveaux outils de travail et l’enseignement à distance, mais il ne faut pas que ces conditions exceptionnelles donnent le ton aux méthodes d’enseignement, qui relèvent de notre liberté académique.

Amel Aloui, Stéphane Daniau, Camille Robert, agentes et agent de relations de travail et Nancy Turgeon, vice-présidente à la convention collective