Trois sénateurs québécois se sont mutuellement vendu un terrain qu’ils n’ont jamais utilisé et pratiquement jamais vu, afin de satisfaire à une loi vieille de 150 ans qui les oblige à être propriétaires pour accéder à leurs fonctions, selon les recherches effectuées par le Bureau d’enquête du Journal de Montréal. «L’obligation de propriété dans la division sénatoriale est une règle vétuste qui devrait être changée. Néanmoins, cela m’apparaît discutable que l’on se passe le terrain d’un sénateur à l’autre juste pour se conformer au règlement», analyse André Lamoureux, chargé de cours au Département de science politique de l’UQAM. «C’est inscrit dans la Constitution. On pourrait retirer cette règle. Mais toucher à la Constitution, c’est ouvrir une véritable boîte de Pandore», souligne Michel Sarra-Bournet, chargé de cours en histoire et en science politique.