Un 1er Mai solidaire
plutôt que solitaire
La Journée internationale des travailleuses et des travailleurs ne pourra pas être commémorée par sa traditionnelle manifestation qui, en temps de négos du secteur public, aurait en plus pu être ponctuée d’actions directes et de grèves locales, comme ce fut le cas en 2015 dans les cégeps.
Pourtant, en ces temps de confinement, la solidarité est plus essentielle que jamais. Non pas la docilité ou la servitude que semblent vouloir imposer le gouvernement et certaines administrations, notamment en décrétant des conditions de travail, mais une solidarité qui reconnaît et respecte le travail essentiel réalisé par l’ensemble des travailleuses et des travailleurs.
La pandémie de la COVID-19 a mis en lumière le travail invisible de secteurs laissés pour compte depuis toujours, comme les infirmières et infirmiers, les préposées et préposés aux bénéficiaires, les travailleuses et travailleurs agricoles, les caissières et caissiers, etc. Aussi mal reconnu que mal payé et mal traité, le travail précarisé n’est pas moins essentiel à la société!
De la même manière, le travail des chargées et chargés de cours – c’est-à-dire des enseignantes et enseignants précarisés – n’est pas moins essentiel au bon fonctionnement de l’université. Notre reconnaissance en tant que membres à part entière du corps enseignant et de la communauté universitaire, devrait permettre une meilleure cogestion de notre institution ainsi qu’une véritable collégialité.
Une telle approche horizontale ou ascendante (bottom-up) aurait pu et dû être appliquée dans les CHSLD pour prévenir la crise dans la crise, lorsque les premiers syndicats ont dénoncé les pratiques inacceptables. Cette approche devrait primer, non seulement pour la gestion de crise et la reconnaissance des « anges gardiens », mais aussi pour la sortie de crise et pour une reprise qui ne laisse personne derrière.
Les problèmes liés à la crise de la COVID-19 ne sont généralement que l’exacerbation de problèmes qui étaient là depuis des années de coupures néolibérales, de la santé jusqu’à l’université. Les chargées et chargés de cours ont aussi ressenti durement certains impacts de la crise. Nous avons investi énormément de temps et d’énergie, en dépit de nos situations personnelles parfois difficiles, afin de sauver le trimestre pour nos étudiantes et étudiants. À bon entendeur, un tel dévouement mérite d’être reconnu à sa juste valeur!
Enfin, honorons la mémoire de Stéphanie, préposée aux bénéficiaires du CISSS-CSN des Laurentides, décédée lundi dernier des suites de la COVID-19. Rendons également hommages à toutes et tous nos « anges gardiens » qui sont en première ligne, merci à elles et à eux!
Ce pourquoi, malgré le confinement, nous joignons notre voix à celle des travailleuses et travailleurs du monde ainsi qu’à la Coalition 1erMai pour affirmer de toutes nos forces : « Solidaires plus que jamais! »