Trois semaines après que la ministre de l’Enseignement supérieur Danielle McCann ait annoncé que le retour en classe dans les universités se ferait en présence, et sans masque, le gouvernement Legault confirme le retour en présence à l’université, mais cette fois en exigeant le port du masque. On réagit ainsi au nombre de plus en plus élevé de personnes qui contractent la maladie avec le variant Delta qui se montre plus agressif.
Le Syndicat des professeures et professeurs enseignants de l’UQAM (SPPEUQAM-CSN) salue l’initiative du gouvernement de continuer à privilégier l’enseignement en présence, et d’exiger le port du masque pour les personnes qui fréquenteront les campus universitaires (ici, on parle toujours des étudiantes, étudiants, sans jamais encore mentionner le mot enseignante, enseignant…). Ce 19 août, dans une note de l’info-direction de l’UQAM envoyée par courriel, le vice-recteur à la vie académique nous avise que le port du masque ne sera pas exigé pour le corps enseignant. Ainsi, comme depuis le début de la crise sanitaire, la direction suit minimalement les directives du gouvernement, tel un mouton grégaire, sans grandes initiatives.
Le SPPEUQAM a toujours défendu l’idée qu’il était contre l’enseignement en comodal et, les modalités de la formation à distance n’étant pas encore balisées dans notre convention collective, la position syndicale reste la même : nous affirmons l’importance de l’enseignement en présentiel, entre autres, pour la qualité de l’enseignement prodigué.
Bien qu’il semblerait qu’une forte majorité d’étudiantes et d’étudiants de l’UQAM aient reçu leur 2e dose de vaccin, beaucoup de questions restent en suspens et l‘équipe syndicale en fait actuellement une priorité. Quelles vont être les procédures dans les salles de classe? Comment l’UQAM compte-t-elle protéger les personnes vulnérables? Et pour plusieurs d’entre nous qui enseignerons en présence, quelles seront les conditions préconisées par la direction assurant la sécurité sanitaire sur le campus? Ne devrait-on pas réduire la taille des groupes comme le SPPEUQAM le réclame depuis plus d’un an? Que va-t-il se passer en cas d’éclosion? Comment vont être gérées les absences à un cours ou à un examen? Le passeport vaccinal devrait-il être imposé, comme cela se fait dans d’autres champs d’activités? Est-ce que tout le corps enseignant devrait être admissible rapidement à une 3e dose? Pourquoi l’UQAM n’exige-t-elle pas minimalement la 2e dose de vaccination pour toutes les personnes fréquentant le campus, comme le suggère la Dre Joanne Liu dans un texte paru dans Le Devoir du 19 août? La réputée médecin affirme dans son texte que « les milieux universitaires doivent montrer plus de leadership sur d’autres fronts en matière de santé publique, afin d’assurer un retour en classe sécuritaire ».
L’UQAM doit prendre ses responsabilités, donner des directives claires et être prête à affronter toute éventualité. Il n’est pas non plus question de surcharger les enseignantes, enseignants précaires que nous sommes sans aucune compensation.
Le Syndicat souhaite que la direction de l’UQAM soit transparente dans son approche et fasse connaître le plus rapidement possible ses initiatives pour sécuriser notre milieu de travail. Le vice-recteur à la vie académique nous a récemment invités à participer à un webinaire sur les mesures sanitaires pour la rentrée d’automne. L’activité aura lieu le 25 août, de 12 h à 13 h. Nous souhaitons pouvoir poser toutes les questions qui nous semblent pertinentes dans la situation. Mais, une heure, c’est bien court, alors que toute la communauté enseignante est invitée à y participer, d’autant plus que ce type d’exercice s’inscrit dans une logique de relations publiques… Quoiqu’il en soit, le SPPEUQAM suggère à ses membres d’y participer. On peut s’y inscrire par ce lien.