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L’UQAM a déjà un demi-siècle d’existence.  Il est donc normal de faire un bilan critique de notre Université à laquelle nous tenons tant. Sur la page d’accueil de l’UQAM il est clairement défini qu’elle est née d’une volonté de démocratisation et d’accessibilité à l’enseignement universitaire. 

Nous connaissons et nous aimons l’UQAM, notre Université innovatrice, francophone, populaire et accessible. La pépinière des débats sociétaux et la communauté uqamienne est revendicatrice et engagée. 

La cohésion et la solidarité interne entre les différents groupes existent et elles étaient notamment visibles pendant la grève de SEUQAM.

Mais quelle université voulons-nous ? Quels modèles voulons-nous pour l’UQAM ?

Après réflexion, voici nos réponses : une université mieux financée, une université inclusive et collégiale qui reconnaît tous les acteurs de la communauté uqamienne, une université qui garantit à tous les groupes, enseignants, chercheurs, étudiants et employés de soutien, une pleine participation aux orientations et décisions universitaires.

Mais ce modèle idéal n’est pas facile à réaliser car les intérêts des différents groupes entrent en conflit. La situation des membres du SPPEUQAM, les personnes chargées de cours, reste un exemple vivant de cette ambiguïté. Pour réaliser cet idéal d’une université moderne, il faut donc une volonté institutionnelle et collective.

L’Université reconnait que les chargé.e.s de cours représentent 42% des employés de l’UQAM et dispensent environ 60% des cours au premier cycle. Elle nous reconnait même, par notre convention collective, comme partenaires à part entière dans le développement de la mission de formation et dans l’amélioration de la qualité de l’enseignement.

Et pourtant, l’emploi des personnes chargées de cours reste très précaire. Une simple modification de programme fait quelques fois en sorte qu’un.e enseignant.e de longue date perd son emploi. La diminution des effectifs d’étudiants affecte en premier lieu les personnes chargées de cours car moins d’étudiants égal moins de travail pour nos membres.  

La question se pose ici : si nous nous préoccupons de la qualité de l’enseignement de nos étudiants, ne faut-il pas trouver un moyen pour stabiliser l’emploi de leurs enseignant.e.s ? La réponse est oui. C’est un projet ambitieux qui a été élaboré par notre comité militant sur la stabilisation de l’emploi.  Nous considérons que c’est tout à fait dans l’intérêt de l’UQAM de stabiliser notre tâche afin de permettre une continuité et un meilleur enseignement à nos étudiants.  

La véritable reconnaissance qui accorde aux membres du SPPEUQAM une place collégiale dans la gouvernance universitaire n’est pas encore au rendez-vous. Il aura fallu 40 ans de luttes pour obtenir un droit de vote aux comités de programmes de 1er cycle. Combien de temps faudra-t-il encore pour obtenir un droit de vote aux assemblées départementales ?  Force est de constater que les personnes chargées de cours ne sont pas encore des actrices et acteurs véritables des décisions au sein de leurs départements et, plus largement, de notre institution. 

En conclusion, pour répondre à la question : quel modèle d’université les personnes chargées de cours veulent-elles ? Nous voulons une université qui reconnait les personnes chargées de cours comme des professeur.e.s enseignants à part entière, une université qui stabilise nos emplois et qui nous accorde une place équitable dans la gouvernance universitaire.  

*Ce mot de la présidente est une transcription du discours prononcé par celle-ci dans le cadre du “OFF 50e” de l’UQAM