Les billets de la discorde ou une politique uniformisée


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Le 31 mai dernier, le ministre Boulet présentait le projet de loi 68 : Loi visant principalement à réduire la charge administrative des médecins. Ce projet de loi modifie la Loi sur les normes du travail afin d’interdire à l’employeur d’exiger un document attestant des motifs d’une absence… incluant un certificat médical …pour les trois premières absences. Par ailleurs, des directives étaient émises par les ministres de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur afin d’adapter l’objet de cette loi pour les élèves et les étudiants. Conséquemment, le 22 juillet dernier, nous avons reçu un courriel de Johanne Grenier, vice-rectrice à la vie académique (VRVA), nous demandant de ne plus exiger de billets médicaux aux étudiant.e.s pour une absence de moins de cinq jours, à compter du trimestre d’automne 2024. Bien qu’il mentionne la possibilité de maintenir la pratique existante, le courriel de la VRVA suggère explicitement de se conformer et ainsi ne plus exiger de billet médical. 

Plusieurs problèmes découlent de cette directive. D’emblée, le dilemme auquel nous faisons face, continuer de demander un billet du médecin ou mettre en place des pratiques alternatives entourant l’absence aux évaluations, peut aboutir à la création de tensions entre les étudiant.e.s et les membres des corps enseignants. 

L’enjeu principal est que l’abolition du billet du médecin pourrait engendrer des demandes exagérées de la part des étudiant.e.s, ce qui se traduirait par des absences aux examens et la nécessité de les reprendre, sans justification. Au risque de faire boule de neige, la mise en place d’examens différés, en plus d’ajouter des plages horaires de travail pour effectuer la surveillance et la correction, pourraient occasionner une situation de surcharge de travail ainsi qu’une extension de la tâche de la personne chargée de cours hors de la période couverte par son contrat de travail. 

Pour l’instant, en l’absence d’une politique uniforme à l’ensemble des unités administratives de l’UQAM, la responsabilité d’adopter des pratiques alternatives échoie aux départements, écoles et facultés, occasionnant alors la multiplication des directives et des aménagements. 

Pour toutes ces raisons, nous demandons à l’UQAM de prendre ses responsabilités en mettant en place des outils et politiques uniformes à l’ensemble de l’université. Par exemple, des dates d’examen différé pourraient être déterminées d’avance et explicitement publiées pour que tout le monde en soit avisé. D’une façon complémentaire, dans chaque faculté, école ou département, une personne pourrait être responsable de gérer les dossiers d’absence. 

En ce qui concerne le bien-être des personnes chargées de cours, nous devons faire en sorte que cette nouvelle directive n’ait aucun impact sur leur prestation de travail. Une négociation entre l’UQAM et le SPPEUQAM est de mise pour respecter les conditions de travail des personnes chargées de cours.

Enfin, s’il y a un volet pratique à notre revendication, c’est aussi dans le respect et l’amour que nous portons à nos étudiant.e.s que nous exigeons une politique uniformisée à l’ensemble de la communauté uqamienne. 

Amel Aloui, Benoît Coutu, Jean-Baptiste Plouhinec, pour le Comité des agentes et agents de relations de travail (CAART)