La direction de l’UQAM, ou le Service du personnel enseignant, convient régulièrement les chargées et chargés de cours à des formations dont certaines peuvent être obligatoires et d’autres, optionnelles. Il y a donc une différence entre ces deux types de formation. Un aspect est cependant le même pour celles-ci : les membres du SPPEUQAM qui suivent ces formations à titre de travailleuses et de travailleurs à l’UQAM ne toucheront pas de rémunération, sauf en une rare exception, pour l’investissement de leur temps de travail. Cela s’appelle de la formation bénévolée. Si on compare cette situation avec les personnes des autres corps d’emploi de l’UQAM, qui suivent ces formations pendant leurs heures de travail rémunérées, les enseignantes et enseignants à contrat que nous sommes doivent suivre ces formations en plus de nos heures de travail. Les chargées et chargés de cours de l’UQAM se demandent donc avec raison si la direction de leur université et le Service du personnel enseignant les considèrent comme des personnes employées, ou comme des bénévoles à temps partiel, ou les deux…
Rémunérée pour tous les corps enseignants à contrat de la majorité des universités québécoises, la formation intitulée « Ensemble, pour une culture du respect et du consentement » est obligatoire, conformément à la Loi visant à prévenir et à combattre les violences à caractère sexuel dans les établissements d’enseignement supérieur. Et elle est rémunérée pour la grande majorité des corps enseignants à contrat du Québec, sauf pour les chargées et chargés de cours de l’UQAM! Évidemment, l’équipe syndicale du SPPEUQAM revendique, depuis plusieurs mois le paiement de cette formation obligatoire par l’employeur, mais on se butte à un mur de refus incompréhensible de la part de la direction.
On peut lire davantage d’informations au sujet de cette formation obligatoire dans la Chronique des relations de travail de cette édition de l’infolettre. Et pour consulter la communication complète du vice-recteur au Développement humain et organisationnel de l’UQAM qui, nous avise-t-on, doit être complétée d’ici le 28 février 2021, on clique ici.
Les chargées et chargés de cours de l’UQAM ont également reçu, le 16 février dernier, une invitation de la directrice du Service du développement organisationnel, à suivre un « atelier de coaching de groupe ». On constate qu’il y aura des ateliers spécifiquement pour les professeures et professeurs et d’autres pour les chargées et chargés de cours, qui contrairement à leurs collègues professeur-e-s ne seront pas, encore ici, rémunérés. Ces ateliers seront animés par Jacinthe Ayotte, spécialiste en santé organisationnelle pour la firme Arima Conseils. La mission de cette firme est de « contribuer activement au développement de milieux de travail sains en favorisant les meilleures pratiques de gestion des leaders et l’engagement des employés ». On ne spécifie pas si ce cette mission peut également toucher les personnes employées qui font du bénévolat au bénéfice de leur entreprise. La direction de l’UQAM y trouvera d’ailleurs sans doute l’opportunité d’inscrire les dépenses liées à ces ateliers de coaching à ses prochains états financiers, en ayant le sentiment de bien soutenir le travail de ses chargées et chargés de cours en situation de crise socio-sanitaire.
Toujours dans le soutien de ses employées et employés « bénévolaires », plusieurs chargées et chargés de cours travaillent et enseignent en ligne avec leur propre matériel informatique à la maison. Si jamais un virus informatique s’introduit dans leur ordinateur, le service informatique ne pourra pas intervenir pour aider la chargée ou le chargé de cours aux prises avec ce problème, car il travaille avec son ordinateur personnel. Bien entendu, l’UQAM fournit le matériel informatique aux professeures et professeurs et assure la maintenance des appareils si nécessaire, mais pas aux chargées et chargés de cours qui donnent tout de même autour de 60 % des cours au 1er cycle à l’UQAM.
Une mince consolation, toutefois, en vertu de notre convention collective, il est possible de faire une demande de financement au Programme de mise à jour des connaissances pour, par exemple, se procurer un logiciel nécessaire à l’enseignement, ou suivre une formation, toujours en lien avec l’enseignement. Mais ça reste une demande de financement, rien n’est donc acquis. On peut consulter l’édition du 11 février de l’infolettre à ce sujet par ici.