Au cours du mois de novembre, la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) a dû défendre sur plusieurs tribunes l’importance (sinon l’existence) des personnes chargées de cours.
D’abord dans le cadre des Consultations sur l’université québécoise du futur, dont nous parlions dans notre infolettre du 22 octobre. La FNEEQ-CSN, en alliance avec la Table des partenaires universitaires (TPU), ont réussi à dénoncer l’absence des chargées et chargés de cours ainsi que d’autres employé-e-s universitaires de la réflexion sur l’avenir de l’université québécoise, et à y faire reconnaître notre apport fondamental, non seulement en enseignement, mais aussi en recherche et création.
Ensuite, en réaction à la mise à jour économique du ministre des Finances, Éric Girard, le 12 novembre dernier, dont il était aussi question dans l’Infolettre du 19 novembre, la FNEEQ-CSN a dénoncé le fait que le personnel enseignant était le grand oublié. Parmi les dizaines de millions de dollars investis pour aider le réseau de l’enseignement supérieur à faire face à la crise de la Covid, aucune enveloppe n’était dédiée à l’enseignement, alors que l’ensemble des acteurs et actrices du réseau signalent depuis le début de la pandémie que les « conditions d’apprentissage sont étroitement liées aux conditions d’enseignement ». Une pétition, lancée par la FNEEQ le 28 octobre, Pour préserver la qualité de l’enseignement universitaire et la réussite étudiante, insiste sur ce principe en préconisant, notamment, une réduction de la taille des groupes cours.
La ministre McCann, que nous avons interpellée à maintes reprises à ce sujet, prétend nous entendre, mais elle n’écoute pas. Dans une lettre datée du 23 novembre, adressée « aux chefs [sic] d’établissement d’enseignement universitaire », qu’elle remercie pour avoir maintenu « le réseau universitaire à flot dans la tourmente », et dans laquelle elle rappelle les quelque 81,4 M$ investis en ressources dans le réseau universitaire pour faire face à la crise sanitaire, aucune mention n’est faite aux enseignantes et enseignants qui sont les principales et principaux protagonistes de ce sauvetage des universités.
La FNEEQ continuera à interpeller le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur pour qu’il dédie des enveloppes liées à l’enseignement, malgré le fait qu’il se dise lié par le principe d’autonomie des universités. Les syndicats locaux devront cependant continuer la lutte, comme nous le faisons au SPPEUQAM, pour talonner les directions d’établissement afin qu’elle dédie une partie importante des sommes consenties par le gouvernement afin de reconnaître notre apport fondamental à la réussite de notre mission commune.