Sous le titre « Écrans et éducation », Normand Baillargeon signait, dans Le Devoir des 8 et 9 mai, une excellente chronique. Le professeur retraité de l’UQAM, qui s’intéresse toujours aux enjeux de l’éducation supérieure, partage le propos de Michel Desmurget, un chercheur en neurosciences cognitives. Vous lirez sans doute la chronique, mais il est difficile de ne pas en citer la sublime finale : « Ce qui est valide en situation de crise ne l’est plus forcément en période ordinaire. Si je me casse une jambe, une paire de béquilles pourra m’aider. Une fois achevée la guérison, ce soutien deviendra cependant inutile, voire pénalisant. L’analogie vaut pour le numérique.
Ce dernier constitue sans doute une béquille bienvenue pour faire face à la crise. Mais cela ne veut pas dire que l’apport restera favorable une fois cette dernière digérée. L’homme a besoin d’humain. Prenez l’éducation. Des dizaines d’études universitaires et institutionnelles de grande ampleur, conduites depuis 20 ans aux quatre coins du monde, montrent que plus l’effort de numérisation augmente, plus la qualité de l’enseignement baisse, plus les résultats des élèves diminuent et plus le poids des inégalités sociales s’accroît. »