Il y a eu beaucoup d’action à notre syndicat ces derniers mois. Du jamais vu! On estime d’ailleurs à un peu plus de 200 personnes le nombre de chargé.e.s de cours qui ont suivi de très près notre vie syndicale en participant aux cinq instances de l’automne 2019. Mais tous les chargé.e.s de cours, sans exception, ont reçu des communications écrites de la Centrale de l’enseignement du Québec (CSQ). Certain.e.s ont même reçu des appels téléphoniques la fin de semaine et des visites à domicile de représentant.e.s de la CSQ, qui était en campagne de maraudage, appuyée par six des sept membres de notre comité exécutif. Mentionnons que Ricardo Penafiel, vice-président à l’intersyndicale, a toujours vigoureusement exprimé sa dissidence sur cette prise de position de ses collègues de l’Exécutif jusqu’au moment où, épuisé, il a obtenu un congé de maladie.
Le maraudage est permis par le Code du travail en certaines périodes, pour un temps limité. Les centrales syndicales peuvent ainsi courtiser des membres d’un syndicat local pour que celui-ci change d’affiliation. Dans ce cas-ci, la CSQ nous « maraudait » pour que les membres décident individuellement de quitter la Confédération des syndicats nationaux (CSN) pour joindre leur centrale. Une période de maraudage est en quelque sorte une guerre de tranchées entre deux organisations syndicales. La CSN et la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ), à laquelle notre syndicat est affilié depuis 40 ans, se sont défendues devant l’offensive de la CSQ. Des chargé.e.s de cours de notre syndicat se sont alors impliqué.e.s pour conserver notre lien avec la CSN et la FNEEQ. Tous les membres du SPPEUQAM ont ainsi reçu des informations par courriel, envoi postal, téléphone et visite sur les lieux d’enseignement, mais pas de visite à domicile. Les informations étaient transmises par quelques employés de cette centrale et par des chargé.e.s de cours fidèles à la CSN; ces collègues s’opposaient à la démarche entreprise par les six membres de l’Exécutif qui n’avaient aucun mandat des membres dans le sens d’un appui au maraudage de la CSQ.
Pour toutes et tous les membres de notre syndicat, recevoir, jour après jour, des informations contradictoires, d’un camp comme de l’autre, était plutôt déroutant.
Si la campagne de maraudage de la CSQ, qui se terminait le 1er novembre, avait été un succès, cette dernière aurait déposé une demande en accréditation au Tribunal administratif du travail (TAT), mais comme aucune demande en ce sens n’a été faite, cela laisse présager qu’un nombre insuffisant de signatures avait été récolté par la CSQ. Par contre, deux chargés de cours de l’UQAM ont déposé, au TAT, une demande en révocation de notre syndicat, au début de novembre. Si une telle demande est acceptée par le TAT, notre syndicat n’existe plus! Tout est à recommencer, on part à zéro! Il semble que les personnes qui ont déposé cette demande en révocation l’aient fait sous l’influence de la CSQ et sans que les six membres de l’exécutif, qui appuyaient la CSQ, aient été mis au courant de ce stratagème. Ces six officier.ère.s sont alors senti.e.s trahis par la CSQ et ont avisé les membres du Syndicat de leur démission, par courriel, le 20 novembre. Il faut savoir que, précédemment, lors du Conseil syndical du 8 novembre, un avis de motion avait été déposé et adopté à l’unanimité pour la révocation des six membres de l’exécutif; comme un avis de motion ne se discute pas lors se son dépôt, cela a été fait à l’assemblée générale du 15 novembre. Le vote a alors été pris pour la révocation de la présidente, du vice-président à la convention collective, de la vice-présidente à l’information, de la vice-présidente aux affaires universitaires, de la secrétaire générale et du trésorier. La proposition de la révocation des six officières et officiers a été adopté à plus des deux tiers des membres présent.e.s.
Par la suite, lors de l’assemblée générale spéciale du 22 novembre, une résolution a été votée très majoritairement afin de désigner un Comité d’administration provisoire qui assurera la transition et permettra la passation sereine des dossiers de l’Exécutif sortant.
Nous, Claude Hétu, Ginette Prévost et Jean Régnier, avons été ainsi désignés par l’Assemblée pour assurer le bon fonctionnement du Syndicat, en se partageant ces dossiers :
- Claude Hétu (Présidence et Convention collective);
- Ginette Prévost (dossier institutionnel des Affaires universitaires et Trésorerie);
- Jean Régnier (dossier mobilisation-intégration des Affaires universitaires, Information, Secrétariat général).
Nous devrons également veiller à la mise en place du processus électoral pour remplacer les six membres sortant.e.s de l’Exécutif, dans les meilleurs délais.
Cet épisode de maraudage a laissé beaucoup de traces et a été éprouvant pour plusieurs d’entre nous. Comme les membres l’ont signifié avec ouverture lors des assemblées générales du 15 et de 22 novembre, il est maintenant temps de tourner la page, de reconstruire notre syndicat dans un élan inclusif de solidarité et de respect pour toutes et tous les membres du Syndicat des professeures et professeurs enseignants de l’UQAM. Il faut dès maintenant se concentrer collectivement sur le processus de négociation de notre convention collective.
Chères et chers collègues, on vous attend nombreuses et nombreux pour l’assemblée générale du 17 décembre, à 13 h, au local A-2860 du pavillon Hubert-Aquin.
Solidairement, votre Comité d’administration provisoire