Les paramètres de la formule de financement des cégeps ne permettent plus aux établissements collégiaux de s’adapter aux changements sociodémographiques que vit le Québec, ni même d’atteindre les objectifs déclarés du gouvernement. Les compressions récentes mettent au jour les iniquités structurelles de cette formule de répartition. Pour la seule dernière année (2014-2015 à 2015-2016), quatre des cinq volets de financement ont subi des compressions moyennes de 11,2%, soit une ponction totale de 75 M$ dans leur allocation initiale. Aux fins de cette analyse de l’Institut de recherche en économie contemporaine (IREC), les 48 cégeps sont d’abord classifiés selon leur taille, puis répartis également en trois catégories: petits, moyens et grands. Cette classification illustre que les cégeps de petite taille, souvent défavorisés par la formule de financement, se situent en majorité à l’extérieur des grands centres. La variation régionale du taux de scolarisation et le déclin démographique envisagé défavorisent les petits cégeps, qui comptent souvent une population régionale moins scolarisée.