Une mutation des médias sociaux vers la fabrication de la colère s’opère selon Laurence Grondin-Robillard


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Que rage bait devienne le mot de l’année, selon le Oxford Dictionary, n’a rien d’un hasard. Après 2025 et ses drames mis en scène en direct, difficile de nier que l’indignation alimente désormais bien des contenus en ligne. Le décès du diffuseur Raphaël Graven, alias Jean Pormanove, a été particulièrement marquant. Mort en direct sur Kick au bout de 298 heures de diffusion, le streamer français avait déjà été exposé à des mises en scène humiliantes et à des violences psychologiques, comme l’a montré une enquête de Médiapart. En tant que professeure associée et doctorante à l’École des médias de l’UQAM, j’étudie de près les dynamiques qui façonnent les plates-formes numériques, écrit Laurence Grondin-Robillard dans The Conversation. Une tendance croissante est la montée de cet appât à rage qui transforme l’expression de la colère en une stratégie de captation de l’attention des utilisateurs intégrée aux logiques commerciales de ces espaces en ligne.