À la suite de l’échange avec les chargées et chargés de cours en conseil syndical le 3 mai, les deux candidates et le candidat au rectorat de l’UQAM ont rencontré individuellement les membres du comité exécutif le vendredi 5 mai pour apporter des précisions sur certaines questions. Voici un résumé de ce qui s’en dégage.
• Madame Monique Brodeur, doyenne de la Faculté des sciences de l’éducation
Valeurs à promouvoir pour l’UQAM
- L’accessibilité au savoir universitaire
- Priorité au français comme langue de travail et d’enseignement
- La mission académique est centrale
Décentralisation de l’UQAM
Son projet est de finaliser la décentralisation des ressources vers les facultés, mais elle se dissocie du Rapport Tremblay et Dandurand dans lequel la décentralisation apparaît comme un dogme.
Cette opération permettrait d’améliorer les processus décisionnels à l’UQAM. Pour elle, il sera important de trouver le meilleur lieu pour prendre une décision.
Madame Brodeur est contre un projet pilote pour l’ÉSG.
Elle réitère la nécessité d’une plus grande transparence au sein des facultés.
Après 50 ans d’existence, l’UQAM doit faire certains ajustements, notamment en ce qui a trait aux processus de gestion et de prise de décision:
- maintenir nos structures centrales (CA, CÉ, SCR)
- identifier le meilleur niveau de décision en fonction des enjeux, en privilégiant, toutes les fois que cela est possible, le niveau le plus proche des actrices, acteurs concernés = socle commun mais principe de subsidiarité;
- établir des règles de péréquation claires
- rendre plus efficaces nos processus de gestion et de décisions budgétaires
Place et rôle des personnes chargées de cours
Elle reconnaît et souligne l’importance de la contribution des personnes chargées de cours.
Sur la présence des personnes chargées de cours dans les comités de régie facultaire (décisions budgétaires), elle n’a pas pris d’engagement à cet égard.
Financement de l’UQAM
- Retisser le lien de confiance avec le gouvernement en travaillant à l’interne sur la pacification des conflits et l’image de l’UQAM (une fois ce lien de confiance rétabli, le Gouvernement sera plus enclin à financer l’UQAM)
- Promouvoir la transparence notamment en rendant les documents administratifs et financiers accessibles sauf lorsque des considérations éthiques ou stratégiques sont en jeu
• Madame Corinne Gendron, professeure au Département de stratégie, responsabilité sociale et environnementale et membre du CA
Décentralisation de l’UQAM
Pas favorable à la décentralisation, l’administration par les doyennes, doyens n’est pas suffisamment transparente.
Elle veut faire un arrêt sur image et discuter des vrais problèmes de l’UQAM notamment le financement, le recrutement des étudiants.
Elle veut discuter avec l’ÉSG de ses besoins et régler les problèmes spécifiques à l’ÉSG.
Favorable à un vrai vice-rectorat des ressources humaines. Elle souligne à quel point les personnels (professeurs, employés de soutien, chargés de cours) ont été mal « traités » durant ces cinq dernières années.
Place et rôle des personnes chargées de cours
Elle veut mieux comprendre ce qui se passe pour nous afin de prendre des mesures adéquates pour améliorer les conditions de travail des personnes chargées de cours.
L’enseignement est très important, si elle a surtout insisté sur la recherche au Conseil syndical, c’est que la recherche arrive toujours en deuxième position à l’UQAM et qu’il y a plusieurs obstacles à lever.
Promouvoir des rencontres régulières entre personnes chargées de cours et profs du département pour dialoguer sur des enjeux communs.
Concernant les EQE, il devrait y avoir un lieu où les personnes chargées de cours puissent discuter de ces questions. L’assemblée départementale n’est pas le meilleur lieu pour discuter des questions purement académiques. Les comités de programmes devraient être investis par les chargés de cours.
Elle est très sensible à la problématique des personnes chargées de cours professeures associées qui font de la recherche ». Ces personnes devraient être rémunérées. Elle s’engage à faire des représentations auprès du CRSH. En dehors des rencontres de coordination, il devrait y avoir une rencontre par année où les personnes chargées de cours et professeures puissent échanger sur leurs intérêts et leurs travaux de recherche.
Financement de l’UQAM
Une plus grande transparence dans le processus budgétaire. Une rencontre annuelle où les orientations budgétaires seraient discutées.
Il faut obtenir plus d’argent pour les immobilisations notamment par le biais de partenariats (ex : avec la Place des Arts, avec Montréal International). Ces partenariats permettraient aussi de rendre l’Université plus attrayante et donc d’attirer plus d’étudiantes, étudiants.
Formation à distance
Un dossier mal mené. C’est lent à l’UQAM car il existe plusieurs projets parallèles sur la formation à distance, pas d’arrimage ni de concordance. Il faut clarifier ce qui se fait sinon on se retrouve devant des faits accomplis (plusieurs cours en ligne sont créés et on l’apprend une fois que c’est fait). Il y a beaucoup à faire, notamment examiner les encadrements juridiques et la question du financement par le MELS.
Grève étudiante
Un autre dossier mal géré. Elle n’aurait pas cherché à régler les difficultés par l’exclusion des étudiantes, étudiants, mais par un dialogue.
• Monsieur Luc-Alain Giraldeau, Doyen de la Faculté des sciences
Décentralisation de l’UQAM
Il a entendu le message des différentes composantes de l’UQAM, il ne fera pas la décentralisation mais :
- Mettrait sur pied un projet pilote à l’ÉSG : accorder l’autonomie financière à l’École. Si le projet s’avère concluant la haute direction le rendrait pérenne (l’ÉSG conserverait une partie des surplus et l’autre partie serait distribuée à l’ensemble des facultés selon le principe de la péréquation). Cette autonomie n’empêcherait pas les conventions collectives de s’appliquer et la Direction exigerait des garanties quant à la manière dont l’ÉSG utiliserait l’argent généré (ex : veiller à ce que l’ÉSG ne comprime pas le volume de charges de cours pour engranger des surplus).
Il s’agirait d’une décentralisation strictement financière.
Réitère la nécessité d’une plus grande transparence au sein des facultés.
Maintien de la moyenne cible : l’UQAM a intérêt à promouvoir la moyenne cible, c’est ce qui la distingue d’autres universités à Montréal (enseignement en petits groupes)
S’il devient recteur, il fera une priorité des relations de l’UQAM avec l’extérieur. Il créera un vice-rectorat aux relations extérieures.
Doter l’UQAM d’un vice-rectorat aux Ressources humaines fort. L’UQAM actuelle n’a pas de vision des ressources humaines.
La place des femmes à l’Université
Une question majeure pour lui. Plusieurs femmes de l’UQAM (profs, employées de soutien, chargées de cours, étudiantes) subissent différentes formes de harcèlement et il faut impérativement s’attaquer à ce problème.
L’UQAM doit devenir une université modèle en matière de prévention du harcèlement sexuel et psychologique et aussi une université éco-responsable. C’est comme ça que l’on attirera des étudiantes, étudiants.
Grève étudiante de 2015
Il y a clairement eu un refus de communiquer de la part de la haute direction et ce n’était pas la chose à faire. S’il avait été recteur à cette époque, il aurait rencontré les associations étudiantes – renouer le dialogue – afin d’aider à dénouer l’impasse plutôt que de faire intervenir les services d’ordre. Une rectrice, un recteur se doit d’être présent là où il y a crise.
Place et rôle des personnes chargées de cours
Les personnes chargées de cours ont été marginalisées à l’UQAM, on ne les voit nulle part. Elles sont exclues des assemblées départementales, alors que c’est là où se prennent la plupart des décisions qui les concernent.
Il semble sensible aux conditions des personnes chargées de cours et il aimerait rendre celles-ci moins précaires, notamment par la mise en place d’un espace d’échange intersyndical informel (forum départemental élargi) en présence de la Direction. Le candidat aurait proposé cela au SPUQ et ce dernier n’aurait pas fermé la porte à cette idée.
M. Giraldeau n’a pas pris d’engagement à l’égard de la présence des personnes chargées de cours aux comités de régie.
Financement de l’UQAM
L’UQAM est doublement pénalisée : en raison du mal financement et par la conversion des Étudiants à temps partiel en étudiants équivalant temps plein. Il faut travailler à un autre niveau (représentations auprès du Gouvernement) pour accroître le financement de l’UQAM.