Les écoles renvoient-elles trop souvent à la maison des élèves qui se comportent mal en classe ? Des protecteurs de l’élève s’inquiètent que des jeunes soient régulièrement empêchés d’aller à l’école… par leur école, qui les suspend. Il s’agit d’une mesure que l’on sait pourtant « inefficace », dit un professeur. Dans les rapports qu’ils ont produits après une année en poste, plusieurs protecteurs régionaux de l’élève se penchent sur les suspensions, souvent infligées à des élèves en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage, ou présentant des troubles du comportement. « Certains organismes scolaires se disent à bout de ressources. Il n’en demeure pas moins que tous les élèves, peu importe les évènements dans lesquels ils peuvent être impliqués, ont droit à la scolarisation », affirme Audrey Parizeau, protectrice de l’élève de la région des Grandes-Rivières, dans son rapport. Combien d’élèves par année sont renvoyés de leur école, et pour combien de temps ? Le ministère de l’Éducation ne conserve pas de données sur les suspensions, mais La Presse a obtenu des données du centre de services scolaire de Montréal. Après le non-respect du code de vie, qui est le principal motif de suspension, ce sont les actes de violence physique, puis verbale qui mènent à l’exclusion des élèves de l’école. Suivent l’intimidation, le vol ou le vandalisme, la possession illégale, la cyberintimidation et les violences sexuelles.