Statistique Canada: Le pourcentage de travailleurs canadiens gagnant le salaire minimum a doublé depuis 1998


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De nouvelles données de Statistique Canada renversent les stéréotypes de la droite sur les travailleurs au salaire minimum

Bienvenue dans la nouvelle économie.

Une nouvelle étude publiée discrètement par Statistique Canada révèle qu’entre 1998 et 2018, le pourcentage de Canadiens au salaire minimum a doublé, un travailleur sur trois au salaire minimum détenant également un diplôme d’études postsecondaires.

Les données contrastent nettement avec les discours de groupes de réflexion de droite et d’autres groupes d’entreprises opposés à l’augmentation du salaire minimum, qui prétendent faussement que la majorité des travailleurs au salaire minimum sont des adolescents travaillant dans des “Mom and pop shops”.

Selon les données de Statistique Canada, en 1998, 5,2% de tous les travailleurs canadiens occupaient un emploi au salaire minimum. Vingt ans plus tard, en 2018, l’année la plus récente pour laquelle des données sont disponibles, ce pourcentage a doublé pour atteindre 10,4%.

Cette hausse n’a pas été régulière non plus: en 2017-2018, la part des travailleurs au salaire minimum est passée de 6,4% à 10,4%.

Selon Statistique Canada, cette hausse est imputable à l’augmentation rapide du salaire minimum en Ontario – la province la plus peuplée et la plus riche du Canada -, où près de 15% de la population active dépend du salaire minimum.

Les données prouvent également que les travailleurs au salaire minimum en 2018 ne sont pas des adolescents peu qualifiés.

Près de la moitié (47,7%) des travailleurs canadiens au salaire minimum ont plus de 25 ans. Un peu plus du tiers (34,9%) avaient un diplôme postsecondaire ou plus.

Les emplois au salaire minimum ont également explosé dans les grandes entreprises.

De 1998 à 2018, la proportion des employés de grandes entreprises canadiennes touchant le salaire minimum a plus que doublé, passant de 3,4% à 9,4%.

Au cours de la même période, la part des entreprises de taille moyenne est passée de 4,8% à 9,7% et de 9,7% à 14,2% dans les petites entreprises.

Statistique Canada a commenté: «Ces observations laissent présager une érosion potentielle de la prime salariale des grandes entreprises au fil du temps. »

Cependant, pendant cette érosion, les plus grandes sociétés canadiennes ont continué à engloutir des actifs. Comme PressProgress l’a signalé, les plus puissantes 0,8% des sociétés canadiennes classées comme entreprises multinationales contrôlaient les deux tiers de l’ensemble des actifs en 2016, dernière année pour laquelle des données sont disponibles.

Pour lire cet article dans sa version originale anglaise sur PressProgress, cliquez ici.