Chaque jour, 6 300 travailleuses et travailleurs perdent la vie en raison d’un accident ou d’une maladie du travail dans le monde. En plus de ces 2,3 millions de décès causés par le travail, plus de 430 millions de travailleuses et de travailleurs sont victimes d’un accident ou d’une maladie du travail chaque année. Pour que toutes ces victimes ne soient pas oubliées, le mouvement ouvrier souligne, en ce 28 avril, la Journée internationale de commémoration des victimes d’accidents et de maladies du travail.
Lire la suite du texte de l’Union des travailleurs et travailleuses accidenté-e-s de Montréal.
Au Québec seulement, plus de 100 000 travailleuses et travailleurs au Québec ont dû cesser de travailler à cause d’un accident ou d’une maladie du travail au cours de l’année 2015, dont 87 618 qui ont été indemnisés par la CNÉSST (anciennement la CSST). La CNÉSST a également reconnu que 196 travailleuses et travailleurs étaient décédés en raison d’une lésion professionnelle au cours de cette année, une hausse de près de 20% par rapport à 2014.
C’est d’abord en mémoire des travailleuses et des travailleurs qui ont perdu leur vie en tentant de la gagner que le 28 avril est souligné dans plus de 110 pays. La journée est également dédiée à celles et ceux dont la santé est hypothéquée en raison d’un accident ou d’une maladie du travail.
Mais le 28 avril n’est pas qu’un jour de deuil : c’est aussi une journée d’actions et de luttes pour transformer les conditions de travail, revendiquer l’élimination des dangers auxquels sont exposés les travailleuses et les travailleurs et exiger une réparation pleine et entière pour les victimes.
Éliminons les dangers au travail
Pour que les choses changent, impossible de se fier à la bonne volonté des employeurs, pour qui la recherche du profit primera toujours sur la santé des travailleuses et des travailleurs. On ne peut pas non plus compter sur la CNÉSST, qui fait souvent passer en premier les intérêts économiques du patronat et qui, de toute façon, dispose de trop peu d’inspecteurs pour faire respecter pleinement la Loi sur la santé et la sécurité du travail. Ce n’est qu’en s’unissant et en revendiquant que les travailleuses et les travailleurs peuvent rendre leur travail plus sûr.
Le 28 avril, appuyons les luttes que mènent les travailleuses et les travailleurs pour forcer les employeurs à respecter leur santé et à éliminer les dangers présents dans les milieux de travail. À cet effet, la mise en application intégrale de la Loi sur la santé et la sécurité du travail est incontournable. Il n’est pas normal que plus de 80% des travailleuses et des travailleurs demeurent exclus de plusieurs de ses dispositions, plus de 35 ans après son adoption.
En ce 28 avril, on ne peut passer sous silence l’impact de l’amiante, qui reste de loin la première cause de mortalité des travailleuses et des travailleurs au Québec. Ce produit est en effet directement responsable de 60% des décès reconnus par la CNÉSST, un taux dix fois supérieur à ce qu’on retrouve ailleurs dans le monde.
Malgré un consensus scientifique bien établi sur le fait que l’amiante chrysotile est un cancérigène prouvé pour lequel aucun seuil d’exposition n’est sécuritaire, on continue de l’utiliser et d’en faire la promotion. Profitons du 28 avril pour exiger, comme le fait le mouvement ouvrier international, le bannissement définitif de ce produit mortel. Face à une substance aussi dangereuse, la seule prévention possible est d’en cesser toute utilisation.
Exigeons une pleine réparation pour les victimes
Les dizaines de milliers de travailleuses et de travailleurs qui, en raison des mesures de prévention déficientes ou inexistantes dans les milieux de travail, ont malheureusement subi un accident ou une maladie du travail, doivent bénéficier d’une juste réparation des conséquences de leur lésion.
Pourtant, le régime de réparation des lésions professionnelles génère quotidiennement des injustices et aggrave les drames humains vécus par les travailleuses et les travailleurs. L’indemnisation à rabais des victimes n’incite pas à la prévention des accidents et des maladies du travail.
C’est pourquoi il faut aussi profiter du 28 avril pour exiger une réparation pleine et entière des conséquences des accidents et des maladies du travail.
Pour que la journée commémorative aille au-delà du symbole, souvenons-nous des travailleuses et des travailleurs décédés, agissons pour que les victimes toujours en vie obtiennent justice et revendiquons des conditions de travail sécuritaires afin d’éviter les drames futurs.