Les préoccupations touchant les impacts environnementaux de l’activité économique ne sont pas nouvelles. Dès les 18e et 19e siècles, des économistes classiques tels qu’Adam Smith, Malthus et David Ricardo discutent déjà des limites de la croissance. Ces préoccupations se sont historiquement traduites par une régulation étatique du droit de polluer. Or, depuis la fin des années 1980, on assiste à un virage vers un environnementalisme de marché néolibéral. On observe une prolifération d’évaluations monétaires de la nature, principalement dans les pays anglo-saxons, mais également dans des pays aussi divers que l’Iran, la Finlande et ici même, au Québec. La présente brochure de l’IRIS veut examiner l’utilité et les limites de ces évaluations. Dans une première partie, nous expliquerons ce à quoi elles servent et comment elles fonctionnent. En deuxième lieu, nous démystifierons plusieurs croyances à leur sujet. Finalement, dans une troisième et dernière partie, nous montrerons dans quelles conditions nous pensons que ces évaluations peuvent servir et quelles solutions de rechange existent lorsque ces conditions ne sont pas réunies.