Les précaires au cégep : environ 40% du corps enseignant


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Ce matin 14 décembre 2023, 5 h 35, en commençant à lire mon Devoir papier que je viens de sortir de la froidure de la boîte aux lettres, je découvre tels des cadeaux plusieurs textes qui pourraient être inclus dans Les Nouvelles du SPPEUQAM que vous avez sous les yeux : il y a entre autres cette lettre d’opinion de Maude Nepveu Villeneuve, enseignante au collégial en littérature qui a été précaire au cégep pendant 12 ans, intitulée « Le chêne et le roseau » et qui exprime avec justesse la flexibilité dont les précaires et aussi les profs permanent-e-s font preuve au Cégep.

Les précaires au cégep, qui peuvent être prof sans permanence et aussi bien sûr chargées, chargé de cours, constituent environ (et probablement plus de) 40 % du corps enseignant dans les cégeps. Au sujet de la précarité au niveau collégial, on peut lire ce qui suit dans le suave texte de Madame Nepveu Villeneuve : « Mais en échange de cette offre qui nous appauvrit, le gouvernement exige aussi de notre part plus de flexibilité. C’est à croire qu’il n’a jamais mis les pieds dans un cégep, là où nous faisons chaque jour, comme le roseau de la fable de Lafontaine, la démonstration de notre souplesse. Il y a la souplesse des enseignants et enseignantes précaires, qui reçoivent leur tâche en août et qui doivent souvent, en quelques jours, préparer deux ou trois plans de cours différents pour la session. Ces enseignants-là, on ne les voit pas beaucoup : ils enseignent souvent le soir, à la formation continue, sans le soutien quotidien des collègues plus expérimentés. Comme les permanents, ils préparent de nouveaux cours et corrigent leurs élèves de plus en plus nombreux, mais sont payés la moitié moins que leurs collègues de la formation régulière, pour le même travail. 

Sur le site des Éditions de Ta Mère qu’elle dirige, on lit que « Maude Nepveu-Villeneuve est autrice, éditrice et professeure de littérature au cégep. En plus de ses trois romans aux Éditions de Ta Mère (Partir de rien, La remontée et Après Céleste), elle a publié des nouvelles dans divers collectifs, dont Monstres et fantômes, une novella, Félix et le fleuve, et des articles, notamment dans Nouveau Projet. Son album jeunesse Simone sous les ronces a remporté le Prix des Libraires 2020. Entre ses projets d’écriture et ses piles de dissertations, elle tricote, lit des histoires à ses deux filles et danse le ballet dans sa cuisine. »