Le nom, un facteur de discrimination à l’embauche


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Un demandeur d’emploi a moitié moins de chance de décrocher une entrevue d’embauche à Québec s’il se nomme Abdellah Hafid plutôt que Marc-Olivier Tremblay, selon une étude. Cette discrimination — équivalente à ce qu’on a déjà mesuré à Montréal — est encore plus forte si le même dossier de candidature provient d’un Mamadou Traoré, mais presque nulle s’il est d’une Maria Martinez.

Le principe de l’expérience est désormais bien connu. Il s’agit d’envoyer des curriculum vitae fictifs dont seuls les noms changent en réponse à de véritables offres d’emplois pour voir si le fait que ces noms évoquent des origines ethniques particulières aura un impact sur la réception des employeurs. Le sociologue et doctorant à l’Université Laval Jean-Philippe Beauregard a ainsi envoyé, de janvier à juillet l’an dernier, plus de 1500 CV en réponse à quelque 500 offres d’emploi à Québec et à Lévis dans les secteurs de l’administration et de l’informatique. Tous ses candidats fictifs avaient environ 30 ans, n’avaient étudié qu’au Québec et avaient des années d’expérience de travail pertinente. Les réponses qu’il a reçues ont malheureusement confirmé plusieurs de ses craintes, mais l’ont aussi, parfois, agréablement étonné.

Les CV envoyés par « Marc-Olivier Tremblay » ont ainsi eu un taux de réponse favorable de 36 %, soit à peine plus que pour « Maria Martinez » (35 %), mais nettement mieux que son alter ego masculin « Carlos Sanchez » (26 %) et que ses versions arabe et africaine, « Latifa Said » (23 %) et « Amina Dialo » (20 %). « Abdellah Hafid » (17 %) et « Mamadou Traoré » (12 %) ferment la marche, loin derrière. La discrimination se révèle généralement plus prononcée pour les emplois qui exigent moins de compétences.

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