Bien que Facebook soit la créature de Zuckerberg, elle a acquis une autonomie qui empêche le jeune milliardaire de pouvoir la contrôler totalement. Une telle remarque vise à mettre en évidence le pouvoir qu’ont acquis les grandes entreprises sur nos sociétés – une puissance qui n’a d’égal que notre refus de les encadrer. Dans l’essai intitulé Le totalitarisme pervers, qui condense les thèses exposées dans De quoi Total est-elle la somme?, le philosophe Alain Deneault montre, avec l’exemple de la multinationale Total, l’ampleur de ce pouvoir et la manière dont les corporations l’utilisent pour soumettre les sociétés à leurs besoins de croissance et leurs objectifs de rendement. La recherche de profit peut justifier les comportements les plus abjects, comme le montre Deneault à partir de l’exemple des pratiques néocoloniales de Total en Afrique et de la relative impunité dont jouit la multinationale. Par ailleurs, c’est aussi au nom du profit que, encore et toujours, les entreprises comme Amazon cherchent à réduire par tous les moyens le poids de leur masse salariale ou, pour reprendre un vocabulaire en apparence technique et moins controversé à assurer leur optimisation.
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