Des femmes ont tenté l’expérience d’apporter des modifications bien précises à leur compte LinkedIn : elles ont ajouté une moustache à leur photo de profil et elles ont décoché le genre féminin pour choisir le masculin. Résultat : le réseau social les aurait soudainement valorisées, rapporte La Presse. Son algorithme est-il sexiste ? Sur son blogue, LinkedIn a indiqué que son algorithme n’utilise pas les données démographiques pour déterminer la visibilité du contenu : « Après avoir testé l’algorithme sur ce type de publication, nous confirmons que leur rayonnement n’était pas influencé par le sexe, les pronoms ou toute autre information démographique. » L’équipe derrière LinkedIn peut bien dire qu’elle ne s’appuie pas sur l’information démographique pour bâtir son algorithme, il faudrait en être témoin pour faire nos propres constats, estime Nadia Serraiocco, professeure associée à l’UQAM, spécialisée en identité et intelligence artificielle. « Un algorithme, c’est une recette. Sur LinkedIn, on pourrait imaginer que l’autorité pourrait être un ingrédient de cette recette », explique-t-elle. Si l’algorithme de LinkedIn est entraîné avec l’intelligence artificielle, il faut déterminer quels sont les paramètres que nous avons accordés à l’ingrédient « autorité », selon Mme Serraiocco. « Souvent, les algorithmes et les intelligences artificielles tendent à reconduire les biais cognitifs. Par exemple, une figure d’autorité intellectuelle sera un homme », mentionne-t-elle. Est-ce que le changement de photo ou encore de genre dans le profil peut avoir eu une incidence ? C’est assez incertain, explique Mme Serraiocco.