De manière générale, qu’il faille du courage pour écrire la vérité n’est pas un très bon signe à propos de comment vont les choses. Et pourtant, il a bel et bien fallu une dose importante de courage au chroniqueur Frank Bruni du New York Times pour écrire, à l’été 2023, une chronique titrée « Chers démocrates, c’est OK de parler de Hunter Biden » (traduction libre). Cette chronique n’a que gagné en pertinence depuis. Car il y avait bien des questions à la fois sérieuses et légitimes qui se posaient au sujet du fils du président des États-Unis et de la relation avec son père. Or, elles demeuraient jusque-là sans réponses. Au sein de plusieurs médias ouvertement ou plus subtilement opposés à Donald Trump (moins de 5 % des lecteurs du New York Times s’identifientaux républicains), les problèmes éthiques et judiciaires de Hunter Biden figuraient dans la même vaste catégorie que les problèmes cognitifs de son père : des réalités que l’on essayait au maximum d’ignorer, écrit le chargé de cours Rafael Jacob dans L’actualité.