Le Québec a connu un progrès social formidable depuis la Révolution tranquille. Ce progrès s’est fait sur la base de valeurs universalistes telles que l’égalité et le choix de la science comme preuve de ce qui est valable pour l’État de droit. Cependant, ces valeurs sont aujourd’hui remises en question. Les cas des écoles Bedford et Saint-Maxime en sont de bons exemples. Or, cette remise en question est aussi vécue dans les cégeps. Comme enseignants du réseau des cégeps (plus de 60 signataires), nous sommes témoins de la multiplication des manifestations de la pensée dogmatique, qui réfute la validité du doute critique et scientifique, ainsi que celles de la mixité et de l’égalité. Cela est encouragé par des accommodements qui compromettent la séparation laïque entre les cégeps et les organisations religieuses. Nos institutions vivent une poussée articulée pour y pratiquer des conceptions dogmatiques de ce qui est juste, et reculent sur l’égalité de fait et la laïcité en raison de notre manque d’organisation juridique et politique pour les défendre.