Un dossier récemment publié dans La Presse posait la question suivante : avons-nous encore les moyens de notre État-providence ? Un portrait assez sombre de l’état des finances publiques et des coûts entraînés par les programmes sociaux. À LCN, la chef d’antenne Julie Marcoux demandait si le Québec pourrait s’inspirer du département états-unien de l’Efficacité gouvernementale, ou DOGE, cet organisme sous la gouverne d’Elon Musk qui procède à des coupes massives dans la fonction publique américaine. Toutefois, si le Québec n’a pas connu exactement le même sort que les États-Unis, c’est notamment en raison d’un attachement de la population envers les services publics et grâce à la combativité de plusieurs mouvements sociaux (féministes, communautaires, syndicaux, étudiants). Les clivages qu’on tente, encore aujourd’hui, de nous imposer sont illusoires, soutient la chargé de cours Camille Robert dans un texte publié par Le Devoir. Par exemple, la population et les syndicats ne forment pas des groupes aussi distincts qu’on voudrait nous le faire croire. Le personnel des services publics est composé à 75 % de femmes, et plus d’une travailleuse québécoise sur quatre est employée du secteur public. Quant aux immigrants qui « surutilisent » les soins de santé (comme on a pu le lire), rappelons qu’ils forment une part importante de la main-d’œuvre dans les hôpitaux et les CHSLD. Alors qu’un vent de droite se lève, notre arme la plus puissante reste la solidarité.