La violence physique et psychologique que subit le personnel enseignant atteint des niveaux « alarmants », s’inquiète la Fédération autonome de l’enseignement (FAE). Le syndicat a réclamé lundi une rencontre avec la ministre de l’Éducation, Sonia LeBel – une invitation aussitôt acceptée. La vice-présidente aux relations de travail de la FAE, Catherine Renaud, a dévoilé en conférence de presse à Montréal les résultats d’une consultation à laquelle ont participé près de 2500 membres du syndicat au cours des derniers mois, rapporte La Presse. « La situation est urgente ; il faut agir. Nous sommes là pour enseigner aux élèves, mais on ne peut pas le faire au détriment de notre santé », a-t-elle affirmé après avoir cité quelques témoignages de membres du personnel enseignant ayant pris part à l’exercice. Des coups et des morsures infligés par un enfant du préscolaire. Un plan d’écriture d’un récit dans lequel un élève planifie le meurtre de son enseignante, sans y voir de problème. Des photos à caractère sexuel reçues par une enseignante. Des courriels harcelants de parents. « Ce n’est pas vrai que la violence va faire partie de notre job, et de toute évidence, ce n’est pas en imposant le vouvoiement en janvier qu’on va éradiquer la violence dans nos écoles », a raillé Catherine Renaud après avoir lu quelques témoignages. À ce florilège d’histoires s’ajoutent les indicateurs au rouge mesurés par un coup de sonde selon lequel 90 % du personnel enseignant aurait été victime d’actes de violence, toutes formes confondues. La plus courante est la violence psychologique ou verbale (81 %), suivie par la violence physique (63 %). Ces statistiques sont tirées d’une enquête menée en ligne du 28 avril au 26 mai 2025 auprès des enseignantes et enseignants provenant des neuf syndicats affiliés à la FAE.