Quelques pages d’histoire du syndicalisme en septembre


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Nous publierons une fois par mois un texte recensant quelques pages marquantes de l’histoire syndicale. Nous débutons avec le mois de juin. Ce texte est réalisé en collaboration avec l’Association internationale des machinistes et des travailleurs et des travailleuses de l’aérospatiale et le chargé de cours Michel-Philippe Robitaille.

1er septembre (1997) : Le Québec lance son programme de garderies à 5 $ par jour

La province a procédé à une refonte de sa politique en matière de services de garde d’enfants pour y étendre les congés parentaux et les prestations parentales et offrir de véritables services universels. Depuis, le coût a été majoré à 7 $ par jour, mais le programme demeure populaire parmi les Québécois de tous les horizons. Il s’agissait et s’agit encore d’un programme unique au Canada. Pour plus d’information.

3 septembre (1894) : La fête du Travail est célébrée comme jour férié pour la première fois au Canada

Le premier lundi de septembre est un jour férié national commémorant le mouvement syndical. Les premiers défilés et rassemblements se sont tenus à Toronto et à Ottawa en 1872. Deux décennies plus tard, la commémoration s’est étendue à l’échelle nationale et demeure à ce jour le long week-end marquant la fin de l’été. Pour plus d’information.

6 septembre (1990) : Le premier dirigeant noir d’un grand syndicat

6 septembre (1990) : Fred Upshaw devient le premier dirigeant noir d’un grand syndicat (le SEFPO)

8 septembre (1886) : Le premier syndicat albertain, la FIL, obtient sa charte

La Fraternité des ingénieurs de locomotives et agents de train est une division de la Conférence ferroviaire de la Fraternité internationale des Teamsters. C’est le plus vieux syndicat du milieu ferroviaire en Amérique du Nord.

12 septembre (1891) : Les Chevaliers du travail débrayent contre les moulins à bois dans la région d’Ottawa-Hull 

Ce fut une grève spontanée et illégale. Des bûcherons et des employés de moulin ont débrayé pour contester des diminutions salariales et de longues heures de travail. Au total, plus de 2 000 travailleurs ont marché jusqu’à une usine de fabrication d’allumettes. De la violence a éclaté des deux côtés, mais personne n’a perdu la vie. La grève a duré plusieurs semaines. Vers la mi-octobre, plus de 1 000 travailleurs ont repris leur travail sans la moindre bonification de leurs conditions. Étant donné que la moitié des travailleurs manquait à l’appel, l’équilibre du pouvoir s’est déplacée et les travailleurs ont fini par obtenir la journée de travail de 10 heures – ce qu’ils revendiquaient – plus tard en 1895. Pour plus d’information sur les Chevaliers du travail, consultez cet article (en anglais seulement).

12 septembre (1945) : Des travailleurs de Ford font la grève pendant 99 jours et obtiennent l’adoption de la formule Rand

À Windsor (Ontario), 17 000 travailleurs ont débrayé après le refus de leur employeur, Ford, de reconnaître le Syndicat des travailleurs unis de l’automobile. La grève a duré jusqu’au 20 décembre. Ford et le gouvernement de l’Ontario ont tenté de briser la volonté des grévistes. La police a tenté de démanteler les piquets de grève, mais en vain, car les grévistes ont utilisé leurs voitures abandonnées pour bloquer les rues autour de l’usine de Windsor. Le conflit a pris fin en décembre à la suite de l’adoption de la formule Rand, d’une décision arbitrale et d’une stratégie de négociation collective encore employée aujourd’hui. Pour plus d’information.

15 septembre (1933) : Grève générale de Stratford et l’armée réplique en déployant ses chars d’assaut

Des travailleurs du meuble ont lancé cette grève, chapeautée par la Ligue communiste unie des travailleurs. À ce jour, c’est la dernière fois que les Forces canadiennes ont été déployées pour mettre fin à une grève. Pour plus d’information, consultez cet article de Wikipédia (en anglais).

16 septembre (1912) : Grève des houilleurs sur l’île de Vancouver

Des mineurs ont quitté le travail pour manifester contre le congédiement d’un tavailleur à la suite de préoccupations en matière de sécurité et de demandes de reconnaissance syndicale. Des Chinois, des Américains et des Britanniques ont été embauchés comme briseurs de grève. Plus d’une entreprise était visée, les tensions ont monté et une émeute a éclaté. Une milice provinciale de la C.-B. a été appelée à rétablir la paix. Pour plus d’information.

18 septembre (1940) : entrée en vigueur de la Loi du salaire minimum, 

La loi a été adoptée par le gouvernement d’Adélard Godbout, à la suite de longues luttes syndicales. La loi donnait un premier encadrement précis des salaires dans l’ensemble des milieux de travail au Québec. Elle remplaçait une Loi des salaires raisonnables, mise en place par Maurice Duplessis, qui ne précisait pas ce qui constituait un salaire raisonnable. Pour plus d’information sur l’histoire du salaire minimum au Québec.

23 septembre (1873) : Fondation du Canadian Labour Union

Le Canadian Labour Union a été la première tentative au Canada de fonder une centrale syndicale. Il s’agissait d’une coalition réunissant tous les syndicats du pays, un peu comme le Congrès du travail du Canada d’aujourd’hui. L’adoption de lois favorables aux travailleurs et la croissance du mouvement syndical étaient les principaux objectifs poursuivis par le CLU. Pour plus d’information, consultez cet article,/a> de L’Encyclopédie canadienne.

24 septembre (1963) : Fondation du Syndicat canadien de la fonction publique

Le SCFP est né d’une fusion de deux anciens syndicats de la fonction publique. L’organisation syndicale résultant de la fusion compte alors 83 000 membres lors de son congrès inaugural. Aujourd’hui, il compte quelque 600 000 membres et représente le plus grand syndicat au Canada. Pour plus d’information, cliquez ici pour des photos et des vidéos ou encore consultez cet article de L’Encyclopédie canadienne.

25 septembre (1997) : 25 000 personnes participent à des journées d’action à North Bay

L’énorme manifestation à North Bay s’inscrivait dans une campagne provinciale menée par le milieu syndical et des groupes communautaires pour dénoncer le cruel programme d’austérité mis de l’avant par le premier ministre ontarien de l’époque, Mike Harris. Élu par une forte majorité après le passage du NPD dirigé par Bob Rae, Harris a aliéné les syndicalistes en imposant moult compressions et réductions de salaire en réponse à une difficile récession. Harris n’a perdu aucun temps pour sabrer dans les prestations d’assurance-chômage, l’éducation et d’autres services publics. En réaction, une coalition publique s’est formée spontanément pour organiser des manifestations de masse (dont une sans précédent ayant réuni 100 000 personnes à Hamilton) et des grèves d’un jour entre 1995 et 1998.

29 septembre (1931) : Trois décès pendant la grève des houilleurs à Estevan

Alors que des membres du Mine Workers’ Union of Canada étaient en grève à Bienfait (Saskatchewan) pour faire annuler des diminutions salariales imposées par les mines de charbon de la région, le maire d’Estevan a interdit une manifestation et fait appel à la GRC. Trois mineurs ont été assassinés. Pour plus d’information, consultez cet article de L’Encyclopédie canadienne.