Quelques pages d’histoire syndicale en juin


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Nous publierons une fois par mois un texte recensant quelques pages marquantes de l’histoire syndicale. Nous débutons avec le mois de juin. Ce texte est réalisé en collaboration avec l’Association internationale des machinistes et des travailleurs et des travailleuses de l’aérospatiale et le chargé de cours Michel-Philippe Robitaille.

1er juin : Début de la grève contre l’abattoir Gainers (1986)

Dans une des grèves les plus acrimonieuses de l’histoire du Canada, 1 100 membres des TUAC débrayent pendant plus de six mois. Plus de 400 syndiqués et supporteurs sont arrêtés pendant le mouvement de manifestation contre la brutalité policière et l’appui des policiers aux briseurs de grève. Après des mois de grèves et de manifestations contre les conditions de travail dans les campements établis par le gouvernement conservateur de R.B. Bennett, des centaines de travailleurs montent à bord de wagons couverts à Vancouver pour se rendre à Ottawa et manifester leur mécontentement en personne. Plus tard, la GRC encercle un rassemblement pacifique à Regina et entoure le campement des manifestants de fil barbelé et de mitrailleuses. Pour en savoir plus sur la Marche sur Ottawa, consultez L’Encyclopédie canadienne.

4 juin : Appui des travailleurs de la Vickers à la grève générale de Winnipeg (1919)

Les Machinistes à l’emploi de la Vickers débrayent pour manifester leur appui au mouvement grandissant qui aboutit à la grève générale de Winnipeg. Pour plus d’information sur la grève générale la plus perturbante et la mieux connue de l’histoire du Canada, consultez cet article de L’Encyclopédie canadienne.

10 juin : Arrestation de J.S. Woodsworth pendant la grève générale de Winnipeg (1919)

J.S. Woodsworth, un pasteur méthodiste qui deviendra le premier chef de la CCF (l’ancêtre du NPD), est arrêté et accusé de diffamation séditieuse après avoir écrit des éditoriaux appuyant la grève générale de Winnipeg. Pour en savoir plus, lisez cet article de L’Encyclopédie canadienne.

11 juin : Début de la grève contre la Sydney Steel (1923)

Des membres du United Mine Workers à l’emploi de la British Empire and Steel Corp. entreprennent une grève épique de plusieurs mois dont le mouvement finit par s’étendre jusqu’en Alberta. John L. Lewis, président du UMW, finit par retourner les membres à la maison. Pour plus d’information, lisez cet article(en anglais) du Cape Breton’s Magazine.

12 juin : Répression mortelle d’une manifestation de travailleurs affectés à la construction du vieux canal de Beauharnois (1843)

L’armée utilise la force pour réprimer une manifestation de travailleurs irlandais qui construisent le vieux canal de Beauharnois. Ces ouvriers, contraints de travailler 12 heures et plus par jour, manifestent pour réclamer de meilleures conditions de travail devant l’hôtel qui héberge leurs patrons. Plusieurs manifestants sont tués par la répression. Pour plus d’information sur la grève des travailleurs du vieux canal de Beauharnois, écoutez cette chronique de Jonathan Livernois à la Première chaîne.

14 juin : Légalisation des syndicats ouvriers au Canada (1872)

La Loi sur les syndicats ouvriers, adoptée par le gouvernement fédéral en 1872, légalise l’existence des syndicats ouvriers. Cependant, ce n’est que dans les années 1940 que les syndicats commencent à réaliser de réels gains. Pour plus d’information, lisez cet article sur l’histoire du mouvement syndical dans L’Encyclopédie canadienne.

17 juin : Effondrement d’un pont à Vancouver tuant 19 travailleurs (1958)

La construction du nouveau pont Second Narrows à Vancouver prend abruptement fin au terme de la journée de travail du 17 juin 1958. Deux pans de la structure s’effondrent et 79 travailleurs tombent à l’eau. Lisez cet article de L’Encyclopédie canadienne pour en savoir plus.

19 juin : Éviction par la police des manifestants occupant des édifices gouvernementaux à Vancouver (1938)

Lorsque le gouvernement fédéral coupe dans des projets d’aide en 1938, des milliers de chômeurs convergent sur Vancouver et Victoria. À Vancouver, ils occupent le bureau de poste, l’hôtel Georgia et la Vancouver Art Gallery. Bien que des négociations permettent de mettre fin pacifiquement aux occupations de l’hôtel et de la galerie d’art, la GRC s’en prend aux manifestants occupant le bureau de poste.

21 juin : Deux travailleurs tués dans la grève générale de Winnipeg (1919)

À mesure que les appuis à la grève générale de Winnipeg se multiplient, les dirigeants de la ville lancent un appel à l’aide au gouvernement fédéral. Le gouvernement y dépêche l’armée, la milice et la Royale gendarmerie à cheval du Nord-Ouest. Elles prennent d’assaut une foule de grévistes, les frappent de leurs bâtons et tirent leurs armes à feu. Deux grévistes perdent la vie dans ce samedi sanglant.

26 juin : Fin de la grève générale de Winnipeg (1919)

Maintenant que ses dirigeants sont incarcérés, que les journaux sont fermés et que la ville de Winnipeg est occupée militairement, le mouvement syndical décide de mettre fin à la grève générale de Winnipeg. Pour en savoir plus sur la grève générale, lisez cet article dans L’Encyclopédie canadienne.

29 juin : fin de la grève de l’amiante à Thetford Mines (1949)

La grève de l’amiante, déclenchée le 14 février 1949 par les mineurs de la Canadian Johns-Manville Company, se termine à Thetford Mines (elle finit le 6 juillet à Asbestos). Les travailleurs ayant refusé de recourir à l’arbitrage, le gouvernement Duplessis déclare la grève illégale et 180 grévistes sont arrêté lors d’une manifestation au mois de mai. Les mineurs acceptent à contrecœur des conditions largement inférieures à leurs attentes. Lire la chronique de Nicolas Lefebvre Legault sur le site du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches.

30 juin : Application par le fédéral de lois sur la sédition contre les syndicats (1919)

Une vague d’agitation ouvrière, qui culminera avec la grève générale de Winnipeg, incite le gouvernement fédéral à déposer de nouvelles lois sur la sédition visant les travailleurs membres d’associations « illégitimes ». Les têtes d’affiche de la grève de Winnipeg sont arrêtés en vertu de ces lois. Pour en savoir plus, lisez cet article de L’Encyclopédie canadienne.