La rentrée bat son plein et les institutions éducatives bourdonnent d’activité, après l’exode de l’été. Elles reviennent sur le radar du public, les universités en particulier, tellement ce qui se passe dans leurs murs peut participer du mystère pour le commun des mortels.
Sans doute suscitent-elles parfois une déférence propre au sacré. Plus souvent, elles ont droit à des remontrances senties pour ce que leurs détracteurs croient savoir sur leur compte. Les témoignages défilent comme autant de pièces à conviction : la mauvaise expérience de l’un, le souvenir lointain de l’autre, l’ouï-dire prenant valeur de fait indubitable, etc.
Tantôt des convives devisent à propos d’un quidam « pelleteur de nuages » générant des articles hermétiques sur des sujets abstrus. Tantôt des chroniqueurs se rabattent sur l’université, souffre-douleur avéré, pour caresser un certain lectorat dans le sens du poil.
[…]
L’éducation ouvre les esprits et les émancipe de la propagande, des carcans, des lieux communs, des sophismes, voire des préjugés benoîtement assénés. Et c’est notre société qui en bénéficie.
Plus notre monde est submergé de « communication », de désinformation, d’intox, d’infox, d’enfumage, de post-vérité, de récits sélectifs, de fake news, de « faits alternatifs », de croyances farfelues et de simplismes de tout acabit, plus l’université est indispensable. Elle constitue notre rempart collectif contre l’envahissante manipulation parée des atours séduisants du marketing, et face à la marée montante des opinions toutes faites, préfabriquées et répercutées.
Pour lire le reste de cet article de Samir Saul, professeur d’histoire à l’Université de Montréal, paru dans Le Devoir, cliquez ici.