À Charlottesville, en Virginie, on n’a vu que des hommes, jeunes et vieux, des «angry white men», que des Blancs en colère, qui l’ont fait savoir en défilant aux flambeaux, comme aux nuits enténébrées de Nuremberg. À Québec, les manifestations de La Meute ou de l’Antifa comptaient bien quelques militantes, mais en minorité. La politique des extrêmes semble monopolisée par un seul genre, ou tout comme. La chargée de cours et sociologue féministe Mélissa Blais oppose la discrimination antiféminine d’un côté du spectre à la réaction contre ces positions de l’autre côté. «La question des intérêts m’apparaît centrale. L’extrême droite est aussi radicale dans son sexisme. On parle beaucoup de sa hantise de l’islam et des musulmans en général, mais on oublie de dire qu’il y a aussi cette dimension sexiste et antiféministe dans son discours. Les femmes ont donc un intérêt à s’opposer à ce discours qui est un rappel à l’ordre. Parmi elles, il y a en plus des femmes radicalisées ou lesbiennes, doublement touchées par le discours de l’extrême droite», a-t-elle dit au Devoir.