Réponse aux migrants, aux trafiquants ou parfois à des groupes ennemis, les murs aux frontières reflètent le plus souvent «une vulnérabilité de la société» qui les érige, estime Elisabeth Vallet, chargée de cours et directrice de l’observatoire de géopolitique à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Pratiquement inexistants à la fin de la Seconde guerre mondiale en 1945, le nombre de murs est passé à 11 jusqu’à la chute du mur de Berlin en 1989, «pour arriver aujourd’hui au nombre de 70» avec «un premier coup d’accélérateur après les attaques du 11 septembre» aux États-Unis, puis un «deuxième coup d’accélérateur avec le Printemps arabe» dès 2011, peut-on lire sur boursorama.com. À grands coups de décrets, de directives et de tweets, le président américain cherche à modeler le profil démographique des États-Unis, tentant d’enrayer une réalité inéluctable : d’ici une génération, les Blancs seront une «majorité minoritaire». La stigmatisation des migrants en situation irrégulière, la construction d’un mur à la frontière mexicaine, le rythme effréné des déclarations présidentielles cachent une réalité plus prosaïque : il n’y a pas d’urgence migratoire, soutient Elisabeth Vallet dans sa chronique Où est l’urgence?, publiée dans Le Devoir.