Monsieur le Recteur et chers membres du comité exécutif de l’UQAM,
Nous avons été informés que certains étudiants et étudiantes du département de sociologie ont été convoqués par le Comité exécutif de l’UQAM en lien avec des événements qui se seraient déroulées au cours de l’année et de la précédente. Malheureusement nous avons appris ces informations par bribes, par la rumeur publique et aussi par les journaux. Nous ne connaissons donc pas le fond du dossier ni les récriminations faites à l’endroit de chacun des étudiants, notre intervention s’appuie en conséquence sur les dossiers des étudiants et étudiantes inscrits dans nos programmes. Convenons que l’action prise par l’Université ne relève pas de notre responsabilité mais de la vôtre; convenons aussi que les événements en cours ont des conséquences importantes sur ces étudiants et étudiantes, sur la vie départementale et sur la vie universitaire dans son ensemble, et c’est à ce titre que nous nous adressons à vous.
Tout en n’acceptant pas que soit posés dans notre Université des actes de vandalisme, d’agression physique ou d’intimidation, si des actes reliés à ces éléments ont été posés, cela ne relève-t-il pas d’une instance juridique appropriée? S’il ne s’agit pas d’actes ayant une teneur aussi grave à portée plus large, nous avouons ne pas comprendre ni le fondement, ni le sens, ni l’urgence de la démarche que l’UQAM a actuellement entreprise. L’Université a certes la responsabilité d’assurer des conditions qui favorisent les études et l’enseignement dans un environnement serein et dynamique. Cela dit, que l’on trouve que depuis plusieurs mois ces conditions sont remises en cause est une chose; c’en est une autre que d’user de mesures aussi fortes et répressives que la suspension ou le renvoi définitif. Le droit d’expression et de contestation fait partie de toute institution démocratique, et davantage d’une institution à vocation éducative telle que l’UQAM, avec son histoire et sa tradition. La démarche actuelle de l’UQAM ne tient pas compte du contexte de production des activités, ni des règles assurant une défense équitable des étudiants et étudiantes convoqués et qu’elle risque de compromettre l’avenir de nos étudiants et étudiantes.
Il nous semble que diverses autres pistes pourraient être prises pour rétablir les conditions d’un dialogue. Nous sommes d’avis que la direction de l’UQAM fait fausse route en empruntant celle qu’elle a choisie. Au contraire, seuls les forums ouverts, les grands débats et l’affirmation claire des principes qui guident notre Université permettront de ramener et de recréer un climat favorisant l’apprentissage, mais aussi le développement d’une vie académique et démocratique forte.
En tant qu’exécutif du département de sociologie, nous vous remercions à l’avance de l’attention que vous porterez à notre requête et nous restons disponibles pour discuter avec vous vous le jugez utile.
Bien à vous,
Shirley Roy
Pierre Doray
Louis Jacob
Micheline Milot
Marcelo Otero
Expulsions à l’UQAM : les enseignants s’indignent - SCCUQ
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