Au lendemain de la crise de 1929, les États occidentaux ont déterminé que la meilleure stratégie de gestion des risques associés à la finance était la réglementation des marchés et l’ «euthanasie du rentier». On s’assurait, de cette manière, que la puissance de la finance soit maîtrisée en la confinant à des fonctions de soutien au développement économique. De l’après-guerre aux années 1970, ce compromis social a, globalement, tenu le coup. Or, à partir des années 1980, les vagues de déréglementation des marchés financiers ont libéré le génie de la lampe et remis la spéculation au goût du jour. La crise de 2008 a été le plus récent chapitre des effets de cet appétit incontrôlé pour les rendements, un chapitre qui s’est écrit au Québec à l’encre rouge des résultats financiers de la Caisse de dépôt et placement. Si cette crise n’a pas convaincu les États à revenir à une réglementation sévère des marchés financiers, les institutions d’intérêt général comme la Caisse semblent, de leur côté, avoir tiré des leçons et développé de nouvelles stratégies de gestion des risques.
Lire le Bulletin de la retraite de l’Institut de recherche en économie contemporaine.