Un élève sur quatre a un plan d’intervention au Québec. Au secondaire ? Un sur trois. Plus de mesures d’aide aux élèves impliquent plus de travail pour les enseignants, qui se demandent de plus en plus si cette approche est la bonne. Le Québec fait-il trop de plans d’intervention ? Un dossier de Léa Carrier dans La Presse. « C’est comme si on avait une politique de vaccination qui datait de 25 ans. » Pour le psychologue et spécialiste de la réussite scolaire Égide Royer, il est plus que temps de réviser la politique de l’adaptation scolaire québécoise, adoptée en 1999. Année après année, le ministère de l’Éducation investit des sommes colossales pour soutenir les élèves en difficulté (3,7 milliards en 2023-2024). Et année après année, la situation semble s’empirer. « Avant, on enseignait à un groupe. Aujourd’hui, on enseigne à des individus. » Après bientôt 30 ans à enseigner le français au secondaire, c’est l’image qui vient à l’esprit de Valérie Gagnon. Le nombre d’élèves avec des plans d’intervention a décuplé dans sa classe, ces dernières années. Aujourd’hui, il n’est pas rare que le tiers de ses groupes ait droit à des mesures d’aide personnalisées. Grossir la police de caractère sur la feuille d’exercice de l’un, enlever les images distrayantes sur la copie de l’autre : c’est devenu une charge mentale à temps plein.